Climat & Énergie, l’avenir de l’humanité est en jeu : et si la véritable catastrophe était le GIEC ?
Steven E. Koonin, professeur de physique théorique et ex-conseiller scientifique de Barack Obama, a écrit Climat, la part d’incertitude, essai dans lequel, sans remettre en cause un possible changement climatique, il interroge le supposé « consensus scientifique » sur les causes de ce changement et sur les actions envisagées par les rapporteurs du GIEC et les activistes écologistes pour y remédier. François Gervais, physicien multi-récompensé pour ses travaux et expert reviewer des rapports AR5 et AR6 (2022) du GIEC, explique dans son dernier livre, Le déraisonnement climatique, les errements de nos dirigeants qui, aiguillonnés par l’ONU, ont décidé d’atteindre la « neutralité carbone » en 2050 – une aberration qui va nous coûter cher, financièrement, économiquement, socialement, et même écologiquement, prévient-il. Il est temps, affirme François Gervais, de « revenir à la science pour éviter la ruine ». Et de s’interroger sur le rôle du GIEC, cette incroyable machinerie techno-bureaucratique qui pourrait bien être la véritable catastrophe de notre temps, celle compromettant le plus l’avenir de l’humanité, ajoute notre chroniqueur après avoir analysé les écrits de ces deux scientifiques.
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1ère partie
En 1972, le magazine Time rapporte les conclusions de scientifiques constatant un accroissement de la calotte glaciaire et une diminution des températures depuis 1940 – leur verdict est sans appel : un nouvel âge glaciaire s’annonce. En 1975, Newsweek enfonce le clou : le refroidissement climatique est avéré et est causé par l’homme. En 1977, un groupe de scientifiques conforte l’idée d’un refroidissement durable, regrette l’apathie des représentants politiques devant la catastrophe annoncée et publie La conspiration climatique. La venue du nouvel âge glaciaire. En 1978, le Los Angeles Times alerte une fois encore sur un refroidissement climatique prévu pour durer des décennies. On se demande aujourd’hui pour quelles raisons ces annonces glaciales n’ont pas été suivies du même élan religieux et dogmatique que celles qui, dix ans plus tard, annonceront le « réchauffement climatique » – pour ma part, j’y vois une raison majeure sur laquelle je reviendrai : la machine techno-bureaucratique qu’est le GIEC n’existe pas encore.
« Plusieurs pays et villes pourraient disparaître sous les flots d’ici dix ans », assène le directeur du bureau de l’environnement des Nations unies en… 1989. Les Pays-Bas, les Maldives, les Caraïbes, New-York et Venise, entre autres, seraient concernés. En 2004, The Guardian cite un rapport du Pentagone : « Certaines villes européennes seront noyées par la montée des mers et la Grande-Bretagne sera plongée dans un climat sibérien d’ici 2020. » En 2006, dans son documentaire Une vérité qui dérange qui lui vaudra, conjointement au GIEC, le prix Nobel de la paix,Al Gore prédit un océan Arctique sans glace en 2013, une montée des eaux de six mètres, la Floride et Pékin submergés par les flots d’ici à vingt ans. Il était prévu que l’archipel de Tuvalu allait disparaître sous les eaux. Sauf que… depuis trente ans le niveau des mers et des océans a augmenté d’environ 4 mm et les îles de l’archipel sont toujours hors de l’eau, voire se sont agrandies – ce qui n’empêche pas le petit État insulaire, comme d’autres, de continuer de bénéficier de généreuses subventions internationales au nom de la « justice climatique ». « La montée des eaux devient une rente financière, écrit, dans la revue Conflits, le professeur de géopolitique et d’économie politique Jean-Baptiste Noé. En échange de subventions pour compenser la montée des eaux qui n’existent pas, ces États monnaient leurs voix à l’ONU et dans les instances internationales, leur permettant ainsi d’acquérir un poids politique que leur petitesse est bien incapable de leur fournir. » En 2021, devenu un peu plus prudent, le GIEC « n’excluait pas » que la mer monte de plus de 15 mètres d’ici à… 2300 ! Quant à Greta Thunberg, elle a effacé récemment un de ses plus fameux tweets datant de 2018 : celui-ci annonçait en effet que l’humanité allait être détruite par le réchauffement climatique cinq ans plus tard.
La véritable catastrophe de ces dernières décennies n’est pas climatique mais politico-technocratique. Elle apparaît en 1988, date de sa création, et s’appelle GIEC. Ce monstre bureaucratique onusien composé de scientifiques et de fonctionnaires gouvernementaux de 195 pays sous influence d’ONG, de technocrates, d’économistes, d’institutions scientifiques, de lobbyistes écologistes et d’entreprises d’équipements d’énergies renouvelables, est ce qui pouvait arriver de pire en matière de réflexion sur le climat, l’écologie et l’énergie. Pourtant, rappelle régulièrement Benoît Rittaud, mathématicien et président de l’Association des climato-réalistes, le premier rapport du GIEC (1990) ne laissait rien présager de la dérive idéologique qui allait suivre : la communauté scientifique y avouait ses difficultés à mesurer précisément un hypothétique changement climatique et une encore plus hypothétique cause humaine à ce changement. Mais, au tournant de l’an 2000, la machine idéologico-bureaucratique s’emballe : l’écologie radicale noyaute les débats, l’incertitude scientifique est écartée au profit du dogme anthropique orientant définitivement les travaux, les messages se font de plus en plus alarmistes et s’appuient sur des « rapports pour les décideurs » qui vont toujours dans le même sens, les contradicteurs sont ostracisés. Des notions étranges apparaissent, comme celle du « dérèglement climatique », laissant supposer que le climat était « réglé » depuis la nuit des temps. Un ennemi voit le jour : le CO2. Et, avec lui, un verbe rédempteur : décarboner. Pourtant, « le gaz carbonique n’est un polluant qu’en Absurdie. Dans un monde censé rester cartésien, il est au contraire par photosynthèse la source de carbone vitale pour la végétation », écrit le physicien François Gervais. « Le carbone est partie intégrante de la végétation, des animaux et des êtres humains. Décarboner au sens littéral impliquerait la disparition de toutes formes de vie humaine, animale et végétale. […] Ce serait l’effondrement, le vrai, l’ultime, pas celui imaginé et théorisé par nos effondristes et collapsologues ». Pour soutenir les messages du GIEC, de l’ONU et des gouvernements, une nouvelle branche médiatique naît, le climato-journalisme, branche sur laquelle sont perchés des journalistes ignares se faisant passer pour des experts. Comme François Gervais, Steven Koonin déplore l’inculture scientifique de ces journalistes ainsi que celle des représentants politiques et des activistes prêchant la bonne parole du GIEC, organisme ne reculant devant aucune manipulation pour consolider son discours et son pouvoir. Les « prévisions climatiques » du GIEC reposent en effet sur des modélisations climatiques « bricolées » pour les faire correspondre au dogme anthropique, accuse Koonin. Ces modèles algorithmiques, précise-t-il, se sont avérés incapables de reproduire les événements climatiques connus et documentés du passé, comme par exemple le fort réchauffement climatique entre 1910 et 1940 – comment pourraient-ils prévoir les températures à venir dans 10, 50 ou 100 ans ? Par ailleurs, alors que le rapport du GIEC de 2015 souligne lui-même les « hauts niveaux d’incertitude » (ou de « faible confiance » scientifique) attribués aux comparaisons réalisées entre les événements météorologiques extrêmes actuels et ceux datant d’avant l’ère industrielle ainsi que la corrélation de ces phénomènes avec l’activité humaine, les médias et les activistes écologistes s’appuient sur des « études d’attribution des événements » – en fait des bidouillages combinant modélisations climatiques et observations historiques jusqu’à obtenir des résultats correspondant au discours anthropocénique – pour effrayer la population après chaque tempête, ouragan, inondation, sécheresse ou vague de chaleur, en laissant accroire que tous ces événements météorologiques sont « exceptionnels » et sont le résultat d’un formidable « dérèglement climatique » lui-même dû essentiellement aux activités humaines, dénonce Steven Koonin.
De nombreux scientifiques partagent les points de vue de François Gervais ou de Steven Koonin. Les médias les ignorent et préfèrent rapporter les propos délirants de M. Guterres, Secrétaire général de l’ONU et évangéliste borné de l’Église écolo-climatologique annonçant récemment « l’effondrement climatique » et « l’ère de l’ébullition mondiale ». Il faut croire que les hautes fonctions au sein de l’institution onusienne annihilent tout discernement : en 1982, M. Tolba, directeur du programme environnement des Nations Unies, prédisait déjà pour l’an 2000 une « catastrophe écologique aussi irréversible qu’un holocauste nucléaire ». De son côté, pour avoir dénoncé une « corruption de la science » et une climatologie « métastasée en un mastodonte de pseudo-science journalistique généralisée », le prix Nobel de physique John Clauser a vu sa conférence sur les prédictions climatiques aléatoires du GIEC annulée par le FMI à qui elle était destinée – la presse mainstream ne s’est fait l’écho ni des propos du physicien ni de la censure dont il a été victime. Des centaines de scientifiques, universitaires, ingénieurs et professionnels de l’environnement ont signé une déclaration intitulée “Il n’y a pas d’urgence climatique” destinée à M. Guterres via les réseaux sociaux – l’AFP, toujours dans le sens du vent, a immédiatement réagi pour affirmer que, dans cette déclaration, « les allégations mises en avant vont à l’encontre du consensus scientifique sur le dérèglement du climat ». Parmi les signataires, beaucoup sont des scientifiques français que vous n’entendez ni n’entendrez jamais sur les ondes de notre radio publique, et pour cause : sur le site de Radio France, une charte intitulée “Le Tournant” stipule que « la crise climatique fait l’objet d’un consensus scientifique international documenté par le GIEC dans ses rapports successifs ». Certaine de se tenir « résolument du côté de la science », la direction de Radio France préconise par conséquent de « sortir du champ du débat la crise climatique, son existence comme son origine humaine. » Tout scientifique questionnant les rapports du GIEC est par conséquent persona non grata. Cette manière de faire relève d’une démarche doctrinaire rappelant celle de la Pravda, du temps de ses articles « scientifiques » à la gloire de Lyssenko. Évidemment, un jour ou l’autre, la réalité rattrapera les journalistes de Radio France, les fonctionnaires onusiens et les activistes écolos comme elle a rattrapé les thuriféraires de la théorie génétique pseudo-scientifique de Lyssenko, et il n’est pas impossible, après que seront apparus les fourvoiements du GIEC, que jaillisse alors le mot « climatisme » qui désignera, à l’instar du « lyssenkisme », une science corrompue par l’idéologie. À ce propos, François Gervais cite la lettre que Guus Berkhout, professeur émérite de géophysique, a envoyé à M. Gutteres juste avant la COP27 : « En 2030, les historiens se demanderont avec étonnement comment les Nations Unies ont pu durant les décennies précédentes proposer des mesures liées au climat qui n’ont eu aucun impact sur le réchauffement mais en revanche un impact incroyablement négatif sur la prospérité mondiale et le bien-être. […] L’argumentaire de cette crise (climatique) était basé sur des modèles informatiques obsolètes qui “surchauffaient”, largement relayés par des médias adeptes de la pensée unique. Ils auront du mal à croire qu’un haut responsable des Nations Unies ait pu effrontément déclarer en septembre 2022 : “Nous possédons la Science et nous pensons que le monde doit le savoir”. » Ce délire arrogant s’exprime régulièrement lors de grand-messes annuels attirant de plus en plus de participants. Les deux dernières d’entre elles, la COP27 et la COP28, ont réuni des milliers de fonctionnaires gouvernementaux, d’universitaires et de représentants d’institutions scientifiques, de chefs d’entreprises, de militants d’ONG et d’associations écologistes foulant la science aux pieds et érigeant en vérité absolue une pseudo-science climatologique empreinte d’idéologie, selon Steven Koonin. Commet cela est-il possible ? Quels sont les acteurs de cette propagande ? À qui cela profite-t-il ? Réponses dans la seconde partie…
2ème partie
Quels sont les acteurs de la propagande climato-écologiste et à qui profite cette dernière ? Steven Koonin et François Gervais nous aident à y voir plus clair :
1) Les médias. À l’ère d’Internet et des réseaux sociaux, l’information se doit de circuler vite, de frapper fort sans s’encombrer de nuances, d’attirer le chaland grâce à des titres provocateurs et alarmistes, en particulier lorsque cela concerne le climat. « Le journalisme sérieux, reposant sur un travail approfondi, devient plus rare, écrit l’ancien conseiller scientifique d’Obama. Les questions scientifiques sont une affaire de nuances, elles exigent du temps et de la recherche. » Or, « les auteurs d’articles sur le climat n’ont la plupart du temps aucune formation scientifique ». Par absence de curiosité, par paresse intellectuelle, par conformisme professionnel, ces auteurs se laissent bercer par la doxa climato-écologiste, laquelle facilite l’écriture d’articles récurrents et catastrophistes où les informations scientifiques sont superfétatoires. Certains finissent par se prendre pour des « lanceurs d’alertes » et des sauveurs de l’humanité. La plupart se contentent de suivre le troupeau médiatique, de peur de passer pour le vilain petit canard qui empêche de ronronner l’orthodoxie en chœur. « Tout se conjugue pour rendre quasi impossible une couverture objective dans les médias. » Notre audiovisuel public est l’exemple même du panurgisme médiatique dénoncé par Koonin : confusion entretenue entre ce qui relève de la météo et ce qui relève du climat, émissions propagandistes quotidiennes, absence de débats puisque seuls sont invités des rapporteurs du GIEC ou des activistes se référant au rapport de synthèse de l’organisme directeur, messes médiatiques annonçant les pires catastrophes climatiques.
2) Les représentants politiques. La complexité, la nuance et l’incertitude se prêtent fort mal au message politique, déplore là encore Steven Koonin. Il faut frapper les esprits, marteler une ou deux « vérités » en évitant de troubler l’auditoire avec des explications scientifiques qui pourraient remettre en cause ou même seulement pondérer l’idéologie dominante. « Il suffit d’éliminer les énergies fossiles pour sauver la planète », est le type même de phrase – simple, catégorique, désignant de plus un ennemi « capitaliste » évident – dont usent et abusent certains représentants politiques en oubliant de décrire les progrès obtenus grâce à ces mêmes énergies ou d’expliquer aux pays en développement et à la recherche d’un bien-être proche de celui des pays industrialisés, comment ils vont pouvoir atteindre leur but sans ces énergies fossiles représentant encore 80 % des sources d’énergie dans le monde. A-t-on encore le droit de contredire le dogme onusien ? Non ! L’adversaire qui remet en cause ce dernier ne peut être qu’un monstre – l’écologisme a inventé le terme de « climatosceptique » pour le désigner. Il est entendu que le « climatosceptique » est un individu sans cœur, un égoïste, un « capitaliste », et qu’il est de droite, voire d’extrême droite. Bref, c’est une personne peu recommandable, avec laquelle il vaut mieux ne pas discuter.
3) Les institutions scientifiques et les scientifiques eux-mêmes. Steven Koonin, qui a participé à de nombreux rapports d’évaluation scientifique, affirme que, dans le cadre du GIEC, les « institutions qui préparent les rapports d’évaluation officiels résument ou décrivent les données de façon volontairement fallacieuse ». Malgré les précautions prises par les rapporteurs pour cacher les multiples influences orientant les rapports de synthèse du GIEC, les personnes connaissant les arcanes de ce lieu de pouvoir savent que, « et ce point est vraiment capital, les “résumés à l’intention des décideurs” sont lourdement influencés, quand ce n’est pas tout simplement rédigés, par les gouvernements qui ont intérêt à promouvoir telle ou telle politique ». En amont, la pression sur les scientifiques eux-mêmes est énorme. Nombreux sont ceux qui, n’adhérant pas à la doxa, sont tombés dans l’opprobre et ont vu leurs perspectives de carrière volées en éclats après avoir publié des articles allant à l’encontre du récit alarmiste sur le « dérèglement climatique ». S’il veut être publié, être financé pour ses recherches, voire ne pas risquer tout bonnement de perdre son travail, le chercheur scientifique se gardera de critiquer l’idéologie dominante concernant le climat et optera pour un silence indifférent ou, mieux, une adhésion complète au dogme, seule à même de lui assurer la reconnaissance de ses pairs et une carrière sans embûches. Résultat : selon la revue de la prestigieuse université de Cornell, « 99,9 % des études sont d’accord : les humains ont causé le changement climatique ». Cette annonce époustouflante prouve tout simplement que, pour ce qui concerne le « changement climatique », nous ne sommes plus dans le domaine de la science mais bien dans celui de l’idéologie totalitaire.
4) ONG, militants, activistes. Très présents dans les méandres bureaucratiques du GIEC, ils sont légion et envahissent les lieux décisionnaires, politiques, économiques et médiatiques. Inquisiteurs dans l’âme, ils invectivent et rééduquent les populations. Ces impitoyables évangélistes du « dérèglement climatique » menacent et grondent. Tous les cinq ans, ils prédisent la fin du monde pour dans cinq ans en attendant la parution de leur bréviaire, le dernier rapport du GIEC, puis tendent leurs sébiles afin de remplir les caisses de leurs organisations paroissiales. « L’important n’est pas ce qui est vrai, mais seulement ce que les gens croient vrai », déclarait cyniquement, en 1991, Paul Watson, co-fondateur de Greenpeace. La foi collective en la religion écologique et en la fin des temps climatique est entretenue par les prédicatrices des diverses chapelles politiques ou associatives reçues en grandes pompes dans les temples médiatiques. Ces chapelles se disputant les subventions publiques, les dons des particuliers et de fondations privées ou les voix des électeurs, chacune de ces prophétesses se démène pour surenchérir sur les autres et faire grimper les températures de la Terre en même temps que l’éco-anxiété de ses habitants. « La peur, l’appel à la repentance se vendent toujours aussi bien car les gourous veillent à en nourrir leurs adeptes », écrit François Gervais. Sur nos écrans et sur les ondes, les images terrifiantes d’une jeune gargouille suédoise admonestant les gouvernements occidentaux, les consternantes considérations sur le « catastrophisme éclairé » de Camille Étienne, les âneries barbecuesques de Sandrine Rousseau et les délirantes prophéties de Claire Nouvian attestent du retour de l’irrationnel et de l’obscurantisme. « L’heure de l’apocalypse écologique a sonné. La prosternation est notre seule voie de salut », ironise Jean-Paul Oury, docteur en histoire des sciences et technologies, dans son essai intitulé Greta a tué Einstein. La science sacrifiée sur l’autel de l’écologisme. « Ce totalitarisme mou teinté d’anticapitalisme de combat, ajoute-t-il plus sérieusement, est érigé en système de pensée politique et morale au mépris des fondements de la raison cartésienne. »
Mais ne nous y trompons pas, cet obscurantisme n’est pas désintéressé, écrit encore François Gervais. Plusieurs business juteux ont vu le jour. La COP27 a confirmé l’engagement financier mondial attendu pour répondre au « dérèglement climatique » et atteindre la « neutralité carbone » d’ici à 2050 : 150 000 milliards de dollars ! De quoi alimenter bien des convoitises. Sangsues associatives, spéculateurs économiques véreux et pays corrompus mais « vulnérables aux catastrophes induites par le climat » espèrent toucher leur part de cet extraordinaire investissement pour « sauver la planète ». Tandis que les évangélistes verts monnaient leurs présences dans les médias, les festivals et les séminaires d’entreprise où ils font la promotion de leurs livres tout en prêchant la décroissance, les marchands d’éoliennes, de panneaux photovoltaïques et de voitures électriques se frottent les mains. Et, à grand renfort de subventions publiques, détruisent tout à la fois l’économie, les emplois, la recherche scientifique, les paysages de notre pays et les sols de nombreux autres, ravagés pour en extraire les fameux « métaux rares » nécessaires à la fabrication des futurs engins du « tout-électrique ».
Pour démontrer les errements des instances internationales et des gouvernements appliquant à la lettre les préconisations de l’écologisme, François Gervais insiste sur le cas symptomatique de la voiture électrique. Paradoxe : la fabrication de cette dernière nécessite deux fois plus d’énergie que celle de son équivalent thermique. Curieusement, les écologistes ferment les yeux sur ce fait comme sur l’incommensurable dévastation des sols due à l’extraction des ressources minérales nécessaires à la fabrication des batteries de ces voitures. « Selon l’Agence internationale de l’énergie, le tonnage de cuivre requis est de l’ordre du double de celui d’un véhicule à moteur. S’y ajoutent quelque 150 kg de lithium, nickel, manganèse et graphite. Pour obtenir 1 kg de la plupart de ces éléments, il faut traiter environ 1 tonne de minerai, ce qui en dit long sur le niveau des pollutions afférentes », note François Gervais en précisant que « produire une tonne de lithium nécessite de l’ordre de deux millions de litres d’eau ». Dans le cadre d’un sauvetage de la planète qui s’apparente de plus en plus à une véritable catastrophe écologique, « la demande de lithium devrait être multipliée par plus de 40 d’ici à 2040. […] La production de graphite, de lithium et de cobalt devrait augmenter de 500 % d’ici à 2050 ». De plus, l’extraction de ces ressources minérales est souvent assurée par des hommes et des enfants traités comme des esclaves. Mais nous ne sommes plus à une contradiction près. En Allemagne, pays où l’écologie politique est historique et la voiture électrique promise à un avenir radieux, la production électrique est en grande partie issue de centrales à gaz et de centrales à lignite, charbon de mauvaise qualité très polluant. Cette production devra considérablement augmenter dès 2035 si, comme il a été annoncé, les voitures à moteur thermique sont interdites de production à partir de cette date en Europe. Tous les spécialistes de l’énergie savent que jamais au grand jamais les énergies dites renouvelables – mais surtout (très) intermittentes – ne pourront, dans ce cas, satisfaire la demande exponentielle d’électricité. Dans une Allemagne refusant le recours aux centrales nucléaires, il faudra construire des dizaines de nouvelles centrales à gaz et à charbon pour espérer répondre à cette gigantesque demande – bonjour le bilan carbone ! Quant à la pollution de l’air dont pâtira une bonne partie de l’Europe, n’en parlons pas ! La France, dont l’entreprise nationale produisant une électricité abondante, peu chère et « décarbonée » a été entièrement dépecée par l’UE sous la férule allemande, risque d’être confrontée à des problèmes similaires : le Conseil de l’UE impose en effet à ses pays membres de porter la part des énergies renouvelables dans leur mix énergétique à au moins 45 % d’ici à 2030. Du pur délire ! Ajoutez à ces inepties les prix astronomiques des véhicules électriques (de 40 à 60% au-dessus du prix des thermiques), l’explosion prévue du prix de l’électricité, l’énergie et l’argent nécessaires au déploiement de centaines de milliers de bornes de recharge, les taxes que ne manqueront d’imposer les États sur ce nouveau « carburant », les destructions d’emplois inhérentes à cette mutation industrielle, les restrictions qui seront imposées à ceux qui n’auront pas les moyens de passer à l’électrique (les ZFE dans les villes, par exemple), la pollution due aux particules dégagées par de larges pneumatiques devant supporter le poids de ces véhicules beaucoup plus lourds que leurs équivalents thermiques ainsi qu’aux batteries en grande partie non recyclables, etc., et vous obtenez, au nom de l’écologie, le plus désastreux des résultats en termes économiques, sociaux et… écologiques. Des éléments délétères similaires valent pour tout ce qui concerne les éoliennes et les panneaux photovoltaïques, ajoute François Gervais : « Les énergies qualifiées de “vertes” sont beaucoup plus gourmandes en matériaux que notre bouquet énergétique actuel. […] Il est grand temps d’allumer des contre-feux intellectuels et politiques pour s’opposer non pas au désastre climatique, trop infime du point de vue anthropique pour justifier un terme aussi racoleur, mais au pillage annoncé des ressources minérales et ses graves conséquences environnementales. »
Encore faudrait-il que ces contre-feux soient visibles. Or, nous l’avons vu, tout est fait pour les dérober aux yeux du grand public. En revanche, la propagande écolo continue de battre son plein. Elle commence à l’école, où les cours de géographie sont subrepticement complétés voire remplacés par des leçons sur « l’environnement et le développement durable », et où les élèves, contraints de désigner des éco-délégués dans leurs classes, sont évalués sur leur « engagement » écologique. Elle se répand un peu partout, grâce aux médias ne donnant la parole qu’aux rapporteurs du GIEC ou aux militants écologistes adeptes de la décroissance. A n’en pas douter, l’écologisme, à l’instar du wokisme, est un totalitarisme. Les thèses pseudo-scientifiques de l’un et les théories « déconstructivistes » de l’autre aspirent de concert à la transformation radicale de ce monde en un monde supposément meilleur et parfait, débarrassé de ses scories historiques, en premier lieu l’homme lui-même, invariablement présenté comme une nuisance. Des militants de plus en plus idéologisés sont formés à la radicalité politique. Les Gardes Verts de la révolution écologique censurent, bâillonnent, morigènent, sermonnent et inculquent « ce qui doit être tenu pour vrai » en matière de climat. Gare à celui qui pense à rebours du dogme. « Chaque fois que des jeunes de grandes écoles souhaitent m’interviewer, je suis contraint, et ce n’est pas de gaieté de cœur, de leur recommander à la fin de l’entretien la plus grande prudence si, dans le contexte actuel, ils ne veulent pas nuire à leur future carrière », s’attriste François Gervais. Quant à Steven Koonin, il conclut son essai en rappelant que « la science commence par des questions »et qu’il est« difficile d’encourager de nouvelles recherches si nous affirmons que les réponses sont déjà trouvées. » Il ajoute, aux antipodes des discours doctrinaires sur le climat :« Approfondissons nos connaissances, au lieu de répéter l’orthodoxie » – et se range ainsi aux côtés d’Orwell qui considérait que la vérité objective, qui existe en dehors de nous, est à découvrir et est source de liberté, tandis que l’orthodoxie, la « vérité » fabriquée par les systèmes totalitaires, n’a pas d’autre but que de contrôler socialement et politiquement les populations. L’écologisme, qui a su noyauter les instances internationales et les gouvernements via l’ONU et le GIEC, s’avère être un appareil totalitaire d’une redoutable efficacité. Raison pour laquelle il nous faut dénoncer et combattre sans relâche cette doctrine funeste et tous ceux qui lui prêtent la main.