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Que dit Steven E. Koonin sur le climat, exactement?

L'ancien conseiller d'Obama critique les travaux du Giec et bénéficie d’un beau succès en librairie


Que dit Steven E. Koonin sur le climat, exactement?
Steven Koonin, ancien conseiller de Barack Obama et figure appréciée des climato-sceptiques, a publié "Climat, la part d’incertitude" en 2022 (L'Artilleur) © Kelly Kollar/L'Artilleur

Climat & Énergie, l’avenir de l’humanité est en jeu : et si la véritable catastrophe était le GIEC ?


Steven E. Koonin, professeur de physique théorique et ex-conseiller scientifique de Barack Obama, a écrit Climat, la part d’incertitude, essai dans lequel, sans remettre en cause un possible changement climatique, il interroge le supposé « consensus scientifique » sur les causes de ce changement et sur les actions envisagées par les rapporteurs du GIEC et les activistes écologistes pour y remédier. François Gervais, physicien multi-récompensé pour ses travaux et expert reviewer des rapports AR5 et AR6 (2022) du GIEC, explique dans son dernier livre, Le déraisonnement climatique, les errements de nos dirigeants qui, aiguillonnés par l’ONU, ont décidé d’atteindre la « neutralité carbone » en 2050 – une aberration qui va nous coûter cher, financièrement, économiquement, socialement, et même écologiquement, prévient-il. Il est temps, affirme François Gervais, de « revenir à la science pour éviter la ruine ». Et de s’interroger sur le rôle du GIEC, cette incroyable machinerie techno-bureaucratique qui pourrait bien être la véritable catastrophe de notre temps, celle compromettant le plus l’avenir de l’humanité, ajoute notre chroniqueur après avoir analysé les écrits de ces deux scientifiques.   

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1ère partie

En 1972, le magazine Time rapporte les conclusions de scientifiques constatant un accroissement de la calotte glaciaire et une diminution des températures depuis 1940 – leur verdict est sans appel : un nouvel âge glaciaire s’annonce. En 1975, Newsweek enfonce le clou : le refroidissement climatique est avéré et est causé par l’homme. En 1977, un groupe de scientifiques conforte l’idée d’un refroidissement durable, regrette l’apathie des représentants politiques devant la catastrophe annoncée et publie La conspiration climatique. La venue du nouvel âge glaciaire. En 1978, le Los Angeles Times alerte une fois encore sur un refroidissement climatique prévu pour durer des décennies. On se demande aujourd’hui pour quelles raisons ces annonces glaciales n’ont pas été suivies du même élan religieux et dogmatique que celles qui, dix ans plus tard, annonceront le « réchauffement climatique » – pour ma part, j’y vois une raison majeure sur laquelle je reviendrai : la machine techno-bureaucratique qu’est le GIEC n’existe pas encore. 

« Plusieurs pays et villes pourraient disparaître sous les flots d’ici dix ans », assène le directeur du bureau de l’environnement des Nations unies en… 1989. Les Pays-Bas, les Maldives, les Caraïbes, New-York et Venise, entre autres, seraient concernés. En 2004, The Guardian cite un rapport du Pentagone : « Certaines villes européennes seront noyées par la montée des mers et la Grande-Bretagne sera plongée dans un climat sibérien d’ici 2020. » En 2006, dans son documentaire Une vérité qui dérange qui lui vaudra, conjointement au GIEC, le prix Nobel de la paix,Al Gore prédit un océan Arctique sans glace en 2013, une montée des eaux de six mètres, la Floride et Pékin submergés par les flots d’ici à vingt ans. Il était prévu que l’archipel de Tuvalu allait disparaître sous les eaux. Sauf que… depuis trente ans le niveau des mers et des océans a augmenté d’environ 4 mm et les îles de l’archipel sont toujours hors de l’eau, voire se sont agrandies – ce qui n’empêche pas le petit État insulaire, comme d’autres, de continuer de bénéficier de généreuses subventions internationales au nom de la « justice climatique ». « La montée des eaux devient une rente financière, écrit, dans la revue Conflits, le professeur de géopolitique et d’économie politique Jean-Baptiste Noé. En échange de subventions pour compenser la montée des eaux qui n’existent pas, ces États monnaient leurs voix à l’ONU et dans les instances internationales, leur permettant ainsi d’acquérir un poids politique que leur petitesse est bien incapable de leur fournir. » En 2021, devenu un peu plus prudent, le GIEC « n’excluait pas » que la mer monte de plus de 15 mètres d’ici à… 2300 ! Quant à Greta Thunberg, elle a effacé récemment un de ses plus fameux tweets datant de 2018 : celui-ci annonçait en effet que l’humanité allait être détruite par le réchauffement climatique cinq ans plus tard.

Greta Thunberg à la Marche pour le climat, Paris, 22 février 2019.© Denis Meyer/ Hans Lucas/ AFP

La véritable catastrophe de ces dernières décennies n’est pas climatique mais politico-technocratique. Elle apparaît en 1988, date de sa création, et s’appelle GIEC. Ce monstre bureaucratique onusien composé de scientifiques et de fonctionnaires gouvernementaux de 195 pays sous influence d’ONG, de technocrates, d’économistes, d’institutions scientifiques, de lobbyistes écologistes et d’entreprises d’équipements d’énergies renouvelables, est ce qui pouvait arriver de pire en matière de réflexion sur le climat, l’écologie et l’énergie. Pourtant, rappelle régulièrement Benoît Rittaud, mathématicien et président de l’Association des climato-réalistes, le premier rapport du GIEC (1990) ne laissait rien présager de la dérive idéologique qui allait suivre : la communauté scientifique y avouait ses difficultés à mesurer précisément un hypothétique changement climatique et une encore plus hypothétique cause humaine à ce changement. Mais, au tournant de l’an 2000, la machine idéologico-bureaucratique s’emballe : l’écologie radicale noyaute les débats, l’incertitude scientifique est écartée au profit du dogme anthropique orientant définitivement les travaux, les messages se font de plus en plus alarmistes et s’appuient sur des « rapports


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Amateur de livres et de musique. Dernier ouvrage paru : Les Gobeurs ne se reposent jamais (éditions Ovadia, avril 2022).

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