Un employeur est tout de même en droit d’exiger de ses salariés un minimum de motivation. Services 3D, antenne picarde de Samsic de Rennes et spécialisée dans les traitements antiparasites pour les entreprises, n’a pas eu de mal à repérer un tire-au-flanc dans ses propres rangs. C’est ainsi que le 13 janvier, Cyril Fournier a reçu une lettre en recommandé de son employeur « pour une entretien en vue d’une rupture conventionnelle » de son contrat de travail. Autrement dit, en vue de son licenciement. On lui reproche en effet un sérieux manque de motivation. Cyril Fournier s’est en effet mis en arrêt de travail du 16 au 27 décembre pour assister son petit garçon de dix ans, atteint d’une tumeur au cerveau et hospitalisé dans un état désespéré à l’Institut Curie. Il reprend le travail quelques jours mais s’arrête de nouveau pour assister à l’agonie de Théo qui meurt le 9 janvier.
Convoqué au siège parisien, il lui est reproché une sérieuse baisse de ses performances en novembre et en décembre et son licenciement lui est notifié. L’inspection du travail de Rennes, au vu du dossier, soutient sans réserve le salarié. « Je pensais pouvoir vivre dignement mon deuil, qu’on puisse trouver la paix pour nous reconstruire.» Mais ce monsieur n’a que ce qu’il mérite. On ne mélange pas son travail et ses problèmes personnels. Surtout quand la concurrence fait rage.
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