S’exprimant, à l’occasion du Salon de l’Agriculture, sur la situation calamiteuse du monde rural, Pierre Moscovici, a affirmé dimanche au Grand rendez-vous Europe 1-iTélé-Le Parisien que les agriculteurs seront « un peu mieux défendus » face aux institutions européennes une fois François Hollande élu président.
La gêne de Mosco, qu’on a connu moins avare en promesses, tient probablement aux espoirs très menus de son candidat dans ce segment électoral. Tous les sondages indiquent un score très médiocre de Hollande auprès des paysans. À titre d’exemple, le dernière étude Ifop-Fiducial-JDD donne Nicolas Sarkozy largement en tête avec 40 % des intentions de vote chez les exploitants agricoles, devant Marine le Pen (17 %) et François Bayrou (16 %), contre seulement 14 % pour François Hollande.
D’où les efforts du directeur de campagne pour redorer (ou plutôt rebouser) l’image de son boss. Et vas-y donc que je t’explique que son « attachement à la ruralité et au monde paysan n’est pas quelque chose de feint », avant de sortir l’argument-massue : « il vient de cette France-là, il est élu d’un département rural »
N’étant pas un des gros cerveaux de l’hilarante cellule riposte de l’UMP, je ne contesterais pas que la Corrèze soit un département rural ni même que François Hollande en soit le député.
Néanmoins, l’argument n’est peut-être pas aussi définitif que ça. Auquel cas on pourrait s’attendre à ce que Pierre Moscovici, député de la quatrième du Doubs, donc d’une des circonscriptions les plus industrielles de France (il est notamment l’élu du Peugeotland), soit à l’unisson, politiquement socialement, ou culturellement de ses mandants prolétaires.
Or, sans faire injure à l’intelligence ou la compétence de l’ami Mosco, on constatera que cet énarque, libre-échangiste grand teint et européiste intégriste, est l’exemple même de ces socialistes à qui Pierre Mauroy reprochait de penser qu’ « ouvrier était un gros mot » .
On rappellera aussi que quand il parle valeur travail, c’est surtout en compagnie de ses amis PDG du CAC 40 dans le cadre du Cercle de l’Industrie, un lobby patronal et libéral basé à Paris et Bruxelles, dont il est un des deux vice-présidents, au coté du camarade Alain Lamassoure, énarque, libre-échangiste grand teint et européiste intégriste. Sauf que Lamassoure, lui, cotise à l’UMP et soutient Sarkozy. Ça change tout…
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