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Quand les punaises de lit s’installent dans le vide politique

La psychose collective du moment


Quand les punaises de lit s’installent dans le vide politique
Menaçante, la députée d'extrème gauche Mathilde Panot brandit une fiole contenant des punaises de lit à l'Assemblée nationale, 3 octobre 2023, Capture YouTube.

Et Mathilde Panot (LFI), mimant Colin Powell exhibant sa fiole d’anthrax irakien devant l’Onu en 2003, sortit son flacon… de punaises de lit ! 


La scène, ridicule, s’est déroulée mardi devant une Assemblée nationale léthargique. La théâtralisation d’une nouvelle peur collective, prétexte à d’autres intrusions de l’État dans la sphère privée, illustre le vide intellectuel qui a gagné le monde politique. Incapable de répondre aux innombrables défis contemporains, il croit mimer sa proximité avec le réel en sur-jouant la panique sanitaire et hygiéniste. Emmanuel Macron avait ouvert le feu en déclarant (six fois) la France « en guerre » contre le Covid. Désormais les punaises de lit, conséquences d’une société ouverte, s’annoncent comme une opportunité pour relancer l’usine à gaz des normes, des interdits et des chapelets moralisateurs. 

A lire aussi, Elisabeth Lévy: Punaises de lit: charivari contre Pascal Praud

Pour avoir demandé, sur CNews, si l’immigration pouvait jouer un rôle dans cette prolifération de bestioles, Pascal Praud a été accusé de racisme par la gauche pavlovienne. Cette dernière est comparable, dans sa vacuité, au « couteau de Lichtenberg », cet instrument sans lame auquel il ne manque que le manche. « Les petits insectes répandent le désespoir dans notre pays » a déclamé la députée LFI en rendant Elisabeth Borne coupable de ce scandale sanitaire. Dans l’hystérisation bêtifiante, le parti présidentiel, « Renaissance! », n’est pas en reste : le député Sylvain Maillard a promis une « loi transpartisane » réservée à « l’arc républicain », c’est-à-dire excluant LFI et le RN…

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Dans la hiérarchie des priorités politiques, les désagréables punaises de lit devraient évidemment s’effacer devant l’épuration ethnique des chrétiens arméniens, l’emprise inflationniste de la paupérisation sur les ménages français, la fracturation de la société sous l’effet d’un séparatisme islamiste, etc. Or ces enjeux civilisationnels restent sans réponse, faute de réflexions de la part d’une classe politique qui ne produit plus d’idées neuves. Dans son dernier essai (1), Jean-Pierre Jouyet, symbole de la plus haute fonction publique, a le mérite de reconnaître la responsabilité des «  élites » dans le somnambulisme d’État. Alors secrétaire général de l’Élysée, il assure : « En trois ans, jamais la réforme de l’État en tant que telle n’a été abordée. Pas une proposition de loi, pas une mention (…) La réforme, aux yeux de l’écrasante majorité des responsables politiques, ce n’est pas un travail de fond, mais une manière de communiquer au gré de l’actualité (…) Les présidents préfèrent les réformes sociétales à celles qui touchent l’organisation de l’État ». Conséquence de cet immobilisme : le train de vie de l’État est parmi les plus élevés au monde. Le gouvernement Borne se révèle être, selon Jouyet, le plus cher de l’histoire de la Ve République, avec 565 conseillers et 2822 personnes au total. La traque aux punaises devrait être politiquement anecdotique. La vraie chasse à mener devrait être contre l’invasion technocratique. Mais, punaise, qui osera ?

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Elisabeth Lévy: « Mathilde Panot joue sur les peurs »

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Journaliste, éditorialiste, essayiste. (ex-Le Figaro, CNews, Causeur)

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