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Quand le terroriste Carlos parle de politique française


Carlos est depuis 1994 dans les prisons françaises après son enlèvement par la DST à Khartoum, sur ordre de Charles Pasqua, contre lequel il a d’ailleurs porté plainte. Un nouveau procès va s’ouvrir afin de juger la complicité d’Ilich Ramirez Sanchez, son vrai nom, dans des attentats meurtriers commis en 1982 et 1983 pour faire libérer ses compagnons d’armes Magadalena Kopp et Bruno Bréguet (train Paris-Toulouse, rue Marbeuf, TGV Marseille-Paris et gare Saint-Charles).
Pour l’occasion il donne un entretien assez surprenant à Libération où il se plaint d’avoir été abandonné par son compatriote Hugo Chavez qu’il trouve mal entouré, au point que l’ambassadeur du Venezuela ne le fournit même plus en cigares.

Le passage le plus surréaliste de l’interview est néanmoins la réponse de Carlos quand on lui demande quel serait son choix s’il pouvait voter en 2012 : « Vu que Jean-Marie Le Pen n’est plus candidat, je donnerais mon vote utile à Mélenchon, et au deuxième tour à gauche. » A la limite, on peut comprendre la logique anti-système de Carlos. Il ne pense plus en termes de droite et de gauche, ces vieilles étiquettes de la démocratie bourgeoise. Pour lui, un homme politique, un vrai, est quelqu’un capable de renverser la table. Et finalement, il se serait comporté jusque-là comme nombre d’anciens ouvriers des zones économiquement sinistrées qui votaient pour le candidat d’extrême droite au premier tour et revenaient au second à leurs premières amours face à la droite classique. Mais là, tout de même, cette manière d’ignorer Marine Le Pen et de lui préférer Mélenchon sent son machisme latino-américain. Ou alors, il ne croit pas que la fille vaille le père et que finalement, Marine Le Pen est appelée à devenir une femme politique de droite comme les autres.
Dans ce cas, tout terroriste qu’il est, il ne serait pas le seul à le penser.



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