De plus en plus de jeunes gens se tournent vers la production amateure de contenus osés, érotiques et parfois même pornographiques sur des plateformes comme OnlyFans qui permettent de vendre des photos ou vidéos et de générer un revenu souvent conséquent. Le premier de deux articles sur ce phénomène.
Une vidéo de TPMP, publiée le 6 novembre, reprenait une joute verbale entre l’influenceuse et invitée Ruby Nikara et le chroniqueur Guillaume Genton. Ruby Nikara venait défendre deux autres jeunes influenceuses, Tootatis et Polska, respectivement âgées de 19 et 20 ans. Celles-ci s’étaient déjà exprimées auparavant au sujet d’un restaurateur qui avait refusé de les laisser entrer dans son établissement en tenue très légère, à l’heure du petit-déjeuner. Elles avaient filmé la scène, tant elles étaient scandalisées. Guillaume Genton mit alors en lumière un thème plus important que le débat initial : « Les filles comme vous, vous êtes tellement prêtes à n’importe quoi pour qu’on croie que vous êtes des gens importants, que vous êtes des stars, que vous êtes fortunés, que le seul moyen que vous utilisez, c’est la nudité ».
Il faisait référence au site OnlyFans, un réseau social où, via un abonnement mensuel, on achète du « contenu » produit par d’autres personnes. Cette plateforme anglaise créée en 2016 avait comme premier objectif la rémunération directe des « créateurs de contenus » (artistes, modèles, professeurs de fitness, etc.) par leurs « fans ». Aujourd’hui, la plateforme héberge dans sa plus grande majorité des consommateurs et des « créateurs de contenus » érotiques et pornographiques.
On y retrouve nombre de célébrités adulées par les jeunes, comme Cardi B, une rappeuse américaine suivie par plus de 143 millions d’abonnés sur Instagram ; Bella Thorne, une ancienne enfant star de Disney des années 2000, comptant 25,3 millions d’abonnés. Et dans un registre plus français, des vedettes de la téléréalité comme Nathalie Andreani (« Secret Story ») ou Astrid Nelsia (« Les Anges ») qui dit gagner 3 572,61€ mensuellement en affirmant «[c’est] tous les mois mon salaire. Croyez-moi, je ne mens pas.»
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Durant la pandémie, OnlyFans est devenu populaire auprès des personnes au chômage ou travaillant à domicile ; mais aussi et surtout auprès des adolescents, déjà sur des réseaux sociaux comme TikTok et Instagram. Certains jeunes reconnaissent en des influenceurs des modèles et rêvent de leurs modes de vie à coup de marques de luxe, de sorties nocturnes, de belles voitures et de l’Eldorado : Dubaï.
Si cela ne restait qu’un rêve. Malheureusement, beaucoup de jeunes sont convaincus par cette solution facile. D’autant que selon une enquête récente de l’IFOP, les jeunes français (18-34 ans) n’aiment plus et ne veulent plus travailler. Ce que soulignait très justement Guillaume Genton, dans la suite de son démêlé avec Ruby Nikara : « Vous êtes une génération qui ne fait aucun effort, qui ne veut pas travailler. Et votre seul moyen d’exister et de gagner de l’argent est de se mettre à poil. On vit malheureusement dans un monde où c’est mieux payé de poser en string dans un lit que d’aller bosser ».
Plus désolant encore, lorsque Cyril Hanouna demanda à Tootatis et Polska ce que pensaient leurs parents de leurs activités affriolantes, elles répondirent sans avoir conscience de la gravité et de la tristesse de la situation : « ils [les parents] disent si ça rapporte de l’argent, c’est bien ». Effroi général sur le plateau.
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