On a écrit beaucoup de choses, en général très ennuyeuses, après la mort, le 17 octobre dernier, de Sylvia Kristel . C’est la foire aux lieux communs, depuis l’Obs, où l’on a su titrer encore plus plat que d’habitude : « Une actrice restée prisonnière du mythe « Emmanuelle » » jusqu’aux leçons d’histoire gnangnans de Libé : « En 1974, dans la France giscardienne, fille de la prospérité économique et de la libération sexuelle, Sylvia Kristel devient une icône sexuelle du jour au lendemain ». Rarement hommage aura été aussi convenu, à l’exception notable de celui, tout à fait émoustillant, que lui a rendu le toujours excellent Eric Neuhoff
dans Le Figaro.
Sinon, on ressasse partout les mêmes considérations sur la fin sans gloire des Trente Glorieuses et l’avènement concomitant de la révolution sexuelle, étiquetée bien sûr « enfant naturel de mai 68 ». Partout on rabâche les mêmes anecdotes, y compris celle, très probablement infondée lui prêtant une relation de type sexuel avec VGE (Au fait, il a dû être très vexé, Valéry, de ne pas se retrouver avec ses quatre collègues dans la pub pour le site de rencontres extraconjugales d’Ashley Madison) .
Bref, tout a été dit et on ne nous a rien dit, as usual. Une pépite, en particulier a échappé aux nécrologues : la sublime Sylvia avait inspiré à Basile et aux vandales de Jalons une des plus belles Unes de leur « Magazine du Vrai et du Beau ». Le numéro en question a été publié au printemps 1993. Juste après, donc, la plus belle veste jamais prise par le Parti Socialiste à des législatives : d’où le surtitre indiquant que ce journal est « Interdit au moins de 18% » ; d’où aussi la photo, légèrement retouchée, mettant en scène l’infortuné Premier Secrétaire de l’époque…
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