Une tribune libre de Valérie Montandon, conseillère de Paris (XIIe), vice-présidente du groupe « Changer Paris », Les Républicains
6000 écoliers et leur famille ont manqué à l’appel cette année à Paris et les fermetures d’école se profilent.
Pourquoi 12 000 Parisiens, dont une majorité de familles, quittent la capitale chaque année depuis 10 ans ? La hausse de l’immobilier n’est pas étrangère au départ des familles, mais les tensions sur le marché de l’immobilier parisien sont une réalité depuis des décennies. Anne Hidalgo et son équipe ne peuvent donc pas se réfugier derrière ce seul argument pour s’exonérer de leur part de responsabilité dans l’exode des familles de Paris ! La réponse se situe aussi dans l’idéologie prônée par Madame Hidalgo.
Implantation de salles de shoot, l’épée de Damoclès
Si la situation sécuritaire se dégrade dans notre pays, Paris fait office d’effet loupe.
De nombreuses familles quittent la capitale en raison de l’abandon de certains quartiers comme le Nord-Est parisien. Le crack consommé en plein jour, les violences dont se rendent coupables les toxicomanes, les quartiers plongés dans le chaos ne sont plus des exceptions. Dans le quartier Lariboisière de la salle de shoot dont l’expérimentation a été prolongée jusqu’en 2025, les témoignages de parents démunis relatant des scènes de déshérence sont glaçants.
Le répit qu’ont connu les familles du 12e et 20e arrondissements aura été de courte durée. À la suite du rétropédalage pour la création d’une salle de shoot à Pelleport, et du transfert de camps de consommateurs de crack à Bercy-Charenton, projets orchestrés respectivement par la ville et l’État, ces arrondissements de l’est hier préservés risquent fort d’être maintenant concernés par le problème ! Mercredi 23 février, un arrêté du gouvernement vient d’autoriser les structures de consommation encadrée Halte Soin Addiction (HSA). Il s’agit de rendre possible la transformation de structures d’accueil existantes en salles de shoot, lesquelles se retrouveront ainsi démultipliées sur l’ensemble de la capitale. Autant d’épées de Damoclès qui planent sur les familles parisiennes !
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Évidemment, la toxicomanie est une question délicate et les problématiques qui y sont liées sont toujours des sujets sensibles et complexes à résoudre. Mais à Paris, ces difficultés sont exacerbées depuis plusieurs années par l’incapacité de la Ville et l’État à travailler de concert en bonne intelligence dans le cadre du “Plan crack” et à mettre en place des structures de soins et de sevrage. Ces mesures, que nous, élus de l’opposition, appelons de nos vœux, sont le seul véritable moyen d’aider ces personnes à sortir du terrible engrenage de la drogue.
Les écoliers, variables d’ajustement d’une mauvaise politique du logement
La fréquentation des écoles est le premier baromètre de la vie d’un arrondissement. Nous constatons que la classe moyenne a disparu dans certains quartiers. Depuis vingt ans, l’idéologie rose-rouge-verte déconstruit la mixité sociale. Par mixité sociale, j’entends la véritable diversité sociale – pas cette mixité illusoire et factice dont la majorité nous fait la promotion depuis des années. La mixité réelle dont nous regrettons l’absence et que nous appelons de nos vœux est de conception républicaine ; c’est la mixité sociale où des catégories socio-professionnelles différentes se côtoyaient et vivaient ensemble – quelles que soient leurs origines ou confession. Autrefois, dans les cours de récréation de nos écoles, chacun venait avec sa différence ou son histoire, et participait de ce ciment de l’École de la République dans laquelle la promesse de l’ascenseur social avait encore un sens. Cette situation n’existe malheureusement plus dans certains quartiers de la capitale. C’est la mauvaise politique du logement qui en est la cause, et plus spécifiquement le déséquilibre dans les attributions des logements sociaux : depuis des années, la Ville a exclu du parc social les classes moyennes, les travailleurs de première ligne et a créé de facto des quartiers dans lesquels se retrouvent majoritairement des familles en grande difficulté sociale, avec qui plus est des équipements publics insuffisants.
Pour tenter de rendre à nos écoles parisiennes un équilibre sociologique, la majorité municipale modifie à son gré la carte scolaire des écoles et collèges. Notons qu’en mettant en place le système d’affection controversé des élèves Affelnet dans les lycées, le gouvernement a entériné une logique qui a pour conséquence de reléguer le mérite des élèves aux oubliettes. Les enfants deviennent ainsi la variable d’ajustement d’une mauvaise politique du logement.
Circulation, l’asphyxie de Paris continue
Se déplacer à Paris est devenu compliqué pour les familles, notamment celles qui ont des enfants en bas âge ou en situation de handicap. Les élus de la majorité ne cessent de mettre en place des mesures « d’apaisement » de la ville qui produisent l’effet inverse, en opposant les usagers les uns aux autres, sans vision globale de la circulation tous moyens confondus.
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L’accès aux soins s’en trouve aussi perturbé. Des familles du centre de Paris, qui étaient déjà privées du service d’artisans et de dépanneurs, se voient désormais refuser la visite de médecins ou d’infirmiers à domicile en raison de leur difficulté à y circuler et y stationner. De quoi encombrer un peu plus les urgences pédiatriques déjà tellement surchargées et dont l’accès, comme de nombreux hôpitaux parisiens, est devenu compliqué à l’instar du Centre Hospitalier National d’Ophtalmologie des Quinze-Vingts. Et les annonces récentes de la future Zone de Trafic Limité (ZTL) du centre de la capitale ne sont pas de nature à améliorer la situation. Cette mesure d’exclusion territoriale va encore tendre à transformer Paris en ville musée, qui ne sera plus faite pour ses habitants !
Ensemble, rétablissons un contre-pouvoir à la politique menée par la majorité parisienne !
Les échéances électorales à venir sont l’occasion d’opérer les changements nécessaires au niveau national en matière de politique du logement, d’éducation et de santé.
Une politique du logement équilibrée, une refonte d’Affelnet axée sur le juste équilibre entre mixité sociale et mérite ainsi que le lancement d’une politique volontariste axée sur les soins et le sevrage des toxicomanes sont autant de propositions que nous souhaitons mettre en place. Elles permettront aux familles de rester ou revenir à Paris et d’établir un contre-pouvoir à la politique désastreuse menée par l’équipe municipale d’Anne Hidalgo avec la complicité de ce macronisme si déconnecté des réalités !
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