Invitée de l’émission « C ce soir », Dominique Voynet a partagé ses solutions pour résoudre la situation à Mayotte
Le 24 avril, l’émission « C ce soir », diffusée sur France 5, se penche sur la situation de Mayotte et pose la question suivante à ses invités: « Mayotte : une île en “sous-France” ? ».
Parmi les hautes figures intellectuelles conviées pour en débattre, on a été ravi d’entendre l’excellent Paul Melun, la très pertinente journaliste de Marianne Rachel Binhas et le lucide Didier Leschi, directeur de l’Office français de l’immigration et de l’intégration. Malheureusement, au milieu des invités, dans ce ciel décidément trop bleu pour le rester, un nuage noir s’était glissé. Le nuage noir s’appelle Dominique Voynet.
La présence de l’ancienne maire de Montreuil était légitimée par le fait qu’elle a dirigé l’Agence Régionale de Santé de Mayotte pendant près d’un an et demi, entre 2019 et 2021, période au cours de laquelle elle a dû s’occuper de la pandémie de Covid sur l’île.
Dominique Voynet a martelé son opposition à l’opération « Wuambushu », ayant pour but de détruire les bidonvilles et expulser les étrangers en situation irrégulière présents sur l’île. Rappelons que cette opération exceptionnelle a été décidée en raison d’une situation locale qui ne l’est pas moins: 50 % de la population de Mayotte est étrangère, 75 % des naissances sont étrangères, et nos écoles pleines de petits Comoriens ! Le lien entre insécurité, délinquance, criminalité et immigration massive comorienne est avérée depuis longtemps. D’ailleurs, les deux députés mahorais, Mansour Kamardine (LR) et Estelle Youssouffa (LIOT) ne s’y trompent pas et ont appelé cette opération de leurs vœux. Mansour Kamardine, conscient depuis bien longtemps de cette réalité, avait même déposé une proposition de loi à l’Assemblée nationale, en 2005, visant à renforcer la lutte contre l’immigration clandestine à Mayotte et il s’inquiétait déjà du risque que les Mahorais deviennent minoritaires chez eux.
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Malheureusement pour ces derniers, l’opération « Wuambushu » était à peine lancée que le Tribunal judiciaire de Mamoudzou ordonnait au préfet de Mayotte de faire cesser l’évacuation d’un bidonville en raison de conditions d’expulsion jugées « irrégulières ». Cette décision a été rendue car la justice a été saisie par des habitants des bidonvilles mais également par des associations militantes immigrationnistes qui se soucient davantage des clandestins comoriens que des citoyens français qui souffrent de cette présence massive de gens qui n’ont rien à faire sur leur territoire. Alors que les Mahorais attendaient cette opération depuis des mois, voire des années, une nouvelle fois la justice empêche l’État d’agir, une nouvelle fois le pouvoir législatif garrotte le pouvoir exécutif.
En plus de cette décision de justice, qui suscite la colère de beaucoup, vient donc s’ajouter une déclaration de Dominique Voynet, qui nous rappelle qu’un malheur ne vient jamais seul. En effet, l’ancienne ministre de l’Environnement a proposé, dans le but d’améliorer la situation à Mayotte, de délivrer aux Comoriens « des visas normaux qui leur permettent de circuler, d’aller en métropole » car « s’il y avait 100 000 Comoriens en métropole sur 70 millions d’habitants, on les voit pas; alors qu’à Mayotte, on ne voit que ça ». En voilà une idée qu’elle est bonne ! On n’y avait pas pensé ; on n’est pas assez tordu pour ça. En plus d’une certaine sottise politique, que l’on connaissait déjà un peu, on vient donc d’apprendre que Madame Voynet souffre également de problèmes de vue. Peut-être que l’immigration n’est pas visible pour cette dame, laquelle a peut-être la chance d’habiter dans un quartier où l’immigration extra-européenne n’est pas prédominante dans le paysage, mais est-elle capable de penser que sa réalité n’est pas la réalité de tous ? De plus, il y a un angle mort dans le raisonnement de Dominique Voynet. Faire venir des Comoriens en métropole ne changera pas grand-chose pour Mayotte, qui sera toujours vue comme un eldorado par de nombreux Comoriens en raison de l’immense différence de niveau de vie entre l’archipel des Comores et la France. En effet, le PIB par habitant à Mayotte a beau être inférieur à 10 000 euros par an, cela reste sept fois plus important qu’aux Comores où il n’est que de 1 500 euros. Cette situation représente un appel d’air qui n’est pas près de cesser. Si Marine Le Pen est arrivée en tête à Mayotte lors du second tour des élections présidentielles de 2022, avec plus de 59 % des voix, ce n’est pas pour rien.
À l’instar de la majorité des Français de métropole, face à une immigration massive incontrôlée, les Mahorais sont exaspérés. Avec son idée saugrenue, Dominique Voynet parvient à mécontenter la majorité des Français, qu’ils soient métropolitains ou Mahorais.
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