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Quand des ONG et des activistes sabotent l’industrie française…

Emotion et désinformation: des armes contre la France


Quand des ONG et des activistes sabotent l’industrie française…
Parlement européen de Strasbourg © Jean-Francois Badias/AP/SIPA

Régulièrement, l’industrie française fait face à une guerre de l’information qui menace notre souveraineté économique. Des campagnes d’influence, orchestrées par certaines ONG et activistes, fragilisent des secteurs stratégiques pour la France. Il est urgent de réagir. Analyse.


L’industrie française, pilier de notre souveraineté économique et technologique, fait face à une menace insidieuse : une guerre de l’information orchestrée par certaines ONG et activistes sur les réseaux sociaux et dans les médias mainstream. Sous couvert de défendre des causes en apparence nobles, ces organisations participent, consciemment ou inconsciemment, à l’affaiblissement de secteurs économiques pourtant stratégiques pour notre pays.

Une stratégie d’influence bien rodée

Le modus operandi de ces groupes est désormais bien établi. Il s’agit d’abord de cibler des industries sensibles, comme la défense ou l’énergie, qui ne bénéficient pas d’un soutien populaire. Souvent parce qu’on ignore tout simplement leur existence, leur rôle, et… leur nom ! Des proies faciles…

Ensuite, on mobilise l’opinion publique en jouant sur les émotions : images chocs, slogans percutants, et récits manichéens opposant citoyens vertueux et multinationales prédatrices. Le tout diffusé sur tous les réseaux sociaux disponibles, de manière industrielle. 

Cette approche émotionnelle s’accompagne d’un travail de sape plus discret mais tout aussi efficace. Des ONG financées par des fondations étrangères produisent des enquêtes ciblant spécifiquement l’industrie de défense française. Ces investigations, reprises par les médias grand public, fragilisent la position de nos entreprises sur les marchés internationaux.

L’efficacité de ces campagnes repose sur un vaste réseau d’influence. À Bruxelles, pas moins de 3500 ONG gravitent autour des institutions européennes, pesant sur les décisions politiques et réglementaires. Certaines, comme le WWF ou Transparency International, jouissent d’une crédibilité qui leur permet d’influer directement sur la législation européenne.

Plus inquiétant encore, on constate des liens étroits entre ces organisations et des intérêts étrangers. La fondation Gates, l’Open Society de George Soros, ou encore Global Citizen entretiennent des relations privilégiées avec les plus hauts responsables européens ! Ces connexions soulèvent des questions légitimes sur le pouvoir réel de ces acteurs.

C’est une guerre…

Les exemples ne manquent pas pour illustrer les effets de ces actions sur nos fleurons industriels. Naval Group a ainsi vu sa réputation entachée par une campagne de dénigrement orchestrée en amont de la perte du “contrat du siècle” australien. Dans le secteur énergétique, EDF a été victime d’un lobbying acharné visant à affaiblir la filière nucléaire française au profit du modèle allemand des énergies renouvelables.

Or, la vraie force de frappe de ces ONG repose en grande partie sur leur capacité à mobiliser les médias. Des collectifs de journalistes d’investigation, souvent financés par les mêmes fondations étrangères, en apparence au-dessus de tout soupçon. produisent des enquêtes ciblant systématiquement l’industrie de défense européenne. Ces productions sont ensuite relayées par des dizaines de grands médias, y compris publics, qui ne « payent pas le prix » de l’enquête sous couvert de la mutualisation des moyens, sans savoir donc forcéement précisément comment l’enquête a été menée, sans non plus bien sûr que la question de leur instrumentalisation ne soit jamais posée… On vous oppose l’argument de la déontologie et la caution d’avocats, sans jamais se demander qui a initié quoi, qui a fourni quelles enveloppes Kraft, clefs USB et autres « drive », et dans quel but. En réalité, le but est parfaitement connu, lisible, mais il ne semble choquer personne…

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Face à ces menaces, il est urgent que le gouvernement français, et plus précisément ce que l’on appelle communément les « services » prennent conscience des enjeux de cette guerre cognitive, autrement appelée guerre de l’information.

Un des exemples les plus caractéristiques des soupçons que l’on peut porter sur certaines ONG se trouve dans l’actualité avec la question des substances per- et polyfluoroalkylées, ou PFAS (appelés aussi polluants éternels). Si le sujet n’est pas de débattre des PFAS, il est toutefois troublant de voir qu’en creusant un peu, nous pouvons voir que les principaux pourfendeurs des PFAS (comprenant dans le récit déployé une confusion entre différents composés chimiques pour tout ranger sous le terme de « polluant éternel ») sont la Suède, la Norvège, l’Allemagne et le Danemark. Alors que la Suède essuie un échec dans sa stratégie de développement « vert » initiée il y a plus de 20 ans en étant qualifiée par François Gemenne de « cancre de l’Europe en matière de lutte contre le changement climatique » et que l’Allemagne est énergiquement en retard sur la France, ayant raté le virage du nucléaire, on constate une fronde de ces pays contre les avantages compétitifs industriels de leurs « alliés », au premier rang desquels, la France. Ainsi, des ONG comme ChemSec, née en Suède et qui mène des campagnes comme « Mouvement PFAS » sont financées non seulement par des États, mais également par des consortiums d’entreprises industrielles. La Suède finance cette « ONG » à hauteur de 800 000 euros par an, auxquels on ajoute 300 000 euros de l’Allemagne et de l’Europe, ainsi que les contributions d’entreprises… Avec ces moyens, les arguments peuvent être repris par nos influenceurs, Camille Etienne en tête… Qui est perdant ? L’industrie et la compétitivité françaises… Quand ça ressemble à de la guerre économique, c’est que c’est peut-être de la guerre économique…

L’enjeu de la souveraineté

Il ne s’agit pas de remettre en cause le rôle légitime de la société civile, ni des associations qui défendent des causes justes, mais de développer un regard critique sur les motivations réelles de certains acteurs dont on sait qu’ils sont suspects. La France doit se doter d’outils pour protéger ses intérêts vitaux, tout en préservant les valeurs démocratiques qui font sa force et oser les utiliser. Les ONG qui outrepassent leurs prérogatives ou sont manipulées bon gré mal gré doivent être signalées sur le mode du name and shame. Exactement comme les entreprises qu’elles tentent de déstabiliser, le plus souvent sur ordre ! 

L’enjeu est de taille : c’est notre souveraineté économique et notre capacité à peser sur la scène internationale qui sont en jeu. Il est temps d’ouvrir les yeux sur cette nouvelle forme de guerre économique, où l’émotion devient une arme redoutable (une photo et quelques mots bien choisis peuvent faire d’énormes dégâts, je le sais puisque je l’enseigne moi-même en media training à des étudiants en journalisme, ou à HEC) entre les mains d’activistes dont les intentions sont, sans l’ombre d’un doute, troubles, voire parfaitement malhonnêtes…..

Sinon, la suite de l’histoire est connue : nos dernières industries disparaîtront ou seront rachetées par des concurrents étrangers, et la France se transformera pour de bon en parc d’attractions géant. Voulons-nous que le tourisme pèse demain 20% ou plus encore de notre PIB, comme c’est le cas de la Croatie ou de la Grèce en Europe, ou plus éloignés de nous, de la Thaïlande ou… des Maldives ? Avec tout ce que cela implique en termes de nuisances et de dépendance économique ? C’est la voie choisie par Anne Hidalgo à Paris, avec l’impact que l’on connaît sur l’activité économique intra-muros, ainsi que sur les Parisiens et les banlieusards. Il est encore temps d’éviter que ce scénario catastrophe se déploie partout en France…

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Journaliste économique, directeur pédagogique de l’ILDJ, auteur de « Dernière crise avant l’Apocalypse » (Ring)

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