Quand le parti qu’on soutient se prend une taule, ce sont des lendemains d’élections qui déchantent, on a la gueule de bois, on enrage, on s’énerve. Et plus l’abstention a été forte, plus le risque est élevé de croiser un abstentionniste. Alors, autant ne pas sortir.
Les lendemains de défaite électorale, j’ai toujours une pensée pour cette vieille pub dans Hara-Kiri avec des bulles sur une photo où quelqu’un demandait au professeur Choron : « Que pensez-vous de ceux qui n’achètent pas HARA KIRI en 1975 tout en sachant qu’ils avaient tort de ne pas l’acheter en 1965 ? » Et Choron répondait en levant les yeux au ciel : « Qu’ils crèvent ! »
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Les lendemains de débâcle électorale, je n’ai plus de famille et je n’ai plus d’amis, je ne réponds plus au téléphone qu’à mes clients, et par oui ou par non. Plus l’abstention a été forte et plus le risque est élevé de tomber sur un abstentionniste, alors par précaution, je ne cause plus à personne, je laisse sonner, je m’abstiens, j’ignore, et quand je croise dans la rue une connaissance civiquement peu fiable, je change de trottoir. Je pourrais avoir des mots et peut-être même en venir aux mains avec un de ces sous-citoyens à qui on trouve toutes les excuses et qui n’en ont aucune, un bourrin qui connaît l’état de santé de N’Golo
