Le Qatar achète 24 Rafale à la France


(Avec AFP) – C’est officiel : le ministère de la Défense a annoncé la vente de 24 avions de combat Rafale au Qatar. Ce contrat de 6,3 milliards d’euros est le troisième remporté par Dassault à l’étranger depuis le début de l’année, après la vente de 36 Rafale à l’Inde, annoncée le 10 avril, et celle de 24 autres à l’Égypte, en février. On s’explique mieux la dizaine d’allers retours Paris-Doha qu’a accomplis le ministre Jean-Yves Le Drian depuis 2012, à moins que cette assiduité ne s’explique par une grande convergence de vues diplomatiques entre notre gouvernement et l’émirat – ce qui ne lasserait pas d’inquiéter – ou l’attrait des sites historiques multiséculaires qataris – je blague…

Plus sérieusement, alors que l’accord susmentionné prévoit la livraison optionnelle de 12 avions supplémentaires, on peut relire les déclarations de ces derniers jours à l’aune de cette nouvelle donne commerciale. Cette semaine, le responsable de la communication de la dynastie Al-Thani s’indignait de la campagne anti-qatarie qui fleurit sous nos latitudes. D’après le grand chambellan de la com’ du palais, non seulement Doha ne finance aucun mouvement djihadiste, Daech compris – un groupe « sans foi ni loi « -, mais l’émir actuel paierait plein pot l’amitié entre son père et un certain Nicolas Sarkozy : « Les médias français nous enferment dans une polémique sur le terrorisme stérile et dénuée de tout fondement, uniquement parce que nous avons de bonnes relations avec Nicolas Sarkozy. Nous sommes des victimes collatérales de l’anti-sarkozysme de la presse », s’affligeait ledit serviteur.

Mais tout cela, c’était avant. Depuis la conclusion du contrat sur les Rafale, nos antisarkozystes de dirigeants – aussi véhéments contre l’ancien Président qu’obstinés  à poursuivre et aggraver ses politiques – assument leur love story avec la maison royale qatarie, dont on connaît l’étendue des activités philanthropiques.

Et que Moscou ne vienne pas réclamer son content de Mistral : si la Russie avait adopté une politique étrangère aussi raisonnable que la principauté salafiste, les navires français mouilleraient déjà en rade de Cronstadt !



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est journaliste.

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