D’habitude, les vidéos de chat mignonnes et drôles sont diffusées sur Youtube. Avec Pupille, qui sort le 5 décembre, Jeanne Herry a choisi d’en diffuser l’équivalent humain au cinéma…
« Les dossiers de l’écran », la désormais mythique émission de la télévision publique du siècle passé est morte, mais le cinéma français s’acharne à vouloir lui fournir la matière de ses films d’introduction. Hier, c’était la pédophilie, avec Les Chatouilles. Aujourd’hui nous arrive Pupille, lourd mille-feuille fictionnel sur l’abandon et l’adoption qui s’ensuit en France. Face caméra, on nous assène ainsi un cours de droit parsemé de-ci, de-là de gros plans sur des visages de bébés qui font risette. Les réseaux sociaux sont bourrés de vidéos de chats et de chiens. Ici, ce sont des vidéos de bambins en voie d’adoption. Pauvreté d’un propos consensuel fondé sur le dialogue avec le nouveau-né qui aurait fait rigoler même la défunte Françoise Dolto. Tandis que le Japonais Kore-eda prend la peine d’inventer une histoire digne de ce nom, la Française Jeanne Herry se la joue comme il se doit à la paresseuse avec le récit chronologique d’une nativité renouvelée.
Et au milieu de ce beau désastre bourré de pathos, trône en majesté l’incontournable figure de Gilles Lellouche, cette fois, tenez-vous bien, dans le rôle tout en émotion contenue de l’assistant paternel modèle. Un grand film comique involontaire s’ouvre alors devant nos yeux effarés. Il est donc temps de laisser la parole à Guy Darbois et aux questions du standard, face à tant de belles intentions et de bons sentiments au service de la cause adoptive !