La peau de kangourou ne sera plus utilisée par la marque Puma, pour ses chaussures de football. Devinez pourquoi.
Puma, le géant des articles de sport, est récemment tombé dans le viseur des éco-activistes et autres végans. Ces derniers ont dénoncé l’utilisation de cuir de kangourou comme matière principale de la « K-leather », la célèbre chaussure de football portée par de nombreux joueurs comme Diego Maradona ou Pelé. Cédant à la pression de ces lobbys, l’entreprise allemande a annoncé qu’elle mettait fin à la production de ce type de chaussure pour la remplacer par une autre plus conforme aux aspirations de la jeunesse. Baptisée « K-Better » avec 20 % de matériaux recyclés, la nouvelle chaussure se revendique végétalienne, éco-responsable et soucieuse de la protection animale. Une décision qui ne sera pas sans conséquence en Australie où la société s’approvisionne. Elle a mis en émoi les producteurs de cuir de kangourou, qui accusent les dirigeants de Puma d’être tombés dans le piège d’une « campagne internationale de désinformation » et réfutent l’idée que les matières alternatives sont nécessairement supérieures. Chaque année, les exportations de cuir de kangourou rapportent 120 millions d’euros à l’Australie et représentent 3 000 emplois. Malheureusement, Puma rejoint une tendance générale. Déjà, l’État de Californie interdit la commercialisation de produits utilisant des matières dérivées du kangourou. L’État d’Oregon, où Nike a son siège social, débat actuellement d’un projet de loi allant dans le même sens. La Chambre des Représentants délibère d’une loi de protection des kangourous, qui étendrait cette interdiction à tous les États-Unis. S’agit-il, au fond, de sauver des vies d’animaux ou de flatter la sentimentalité des jeunes militants antispécistes ? Même si on prohibe l’exploitation commerciale du cuir de kangourou, il sera toujours nécessaire d’abattre des kangourous en Australie pour empêcher que leur population explose. Ce qui est vraiment menacé ici, ce n’est pas le kangourou, c’est le bon sens humain.