L’homosexualité n’est pas acceptée partout. Le Nigéria compte s’y opposer encore longtemps.
Au Nigeria, pays dont la société est très conservatrice, le Parlement délibère actuellement au sujet d’un projet de loi, déposé en avril, qui vise à interdire « toute pratique consistant à porter des vêtements habituellement portés par une personne du sexe opposé ». Une personne reconnue coupable de travestissement pourrait être condamnée à une peine de six mois de prison ou à une amende de 1 200 euros. En 2013, le Parlement avait adopté à l’unanimité une loi interdisant le mariage entre personnes du même sexe et défendant à des couples du même sexe de vivre ensemble ou de manifester publiquement une relation homosexuelle.
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Tout contrevenant encourt une peine de dix à quatorze ans d’emprisonnement. Selon un sénateur, Ahmed Lawan, le but de la loi contre le travestissement est de « protéger l’humanité, les valeurs familiales et toute la civilisation ». Un avocat qui soutient la loi, Manfred Ekpe, la justifie à grand renfort de citations du Coran et de la Bible. Pourtant, au Nigeria comme en Europe, il existe des célébrités transsexuelles, comme « Bobrisky », suivie par 4,5 millions d’abonnés sur Instagram, qui a ironisé sur le fait que cette loi ne résoudrait pas les vrais problèmes du pays, l’insécurité, l’inflation et la pénurie d’électricité. Un amendement à ce texte, s’il est maintenu, pourrait introduire une exemption pour les artistes comme les comédiens ou les drag-queens. Selon des militants LGBT, les questions de ce qui est artistique et de ce qui ne l’est pas, de ce qui constitue un vêtement féminin ou masculin, sont souvent tranchées par la police du Nigeria, où un tiers des États ont adopté la charia.