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Eric Ciotti et l’extrême obsession de Public Sénat

Avouez, Matteo Salvini est d'extrême droite !


Eric Ciotti et l’extrême obsession de Public Sénat
Capture d'écran Dailymotion/Public Sénat

Les journalistes de Public Sénat ont insisté pour qu’Eric Ciotti qualifie le ministre de l’Intérieur italien d’homme politique d’ « extrême droite ».


On a pu assister lundi 2 juillet, sur Public Sénat, à une séance de torture inquisitoriale d’Eric Ciotti par un peloton de journalistes de cette chaîne. Le but, sur un ton agressif et primaire, était de faire dire au député des Républicains qu’il approuvait l’action de « l’extrême droite » italienne et donc qu’il était lui aussi d’extrême droite. Sous-entendu : un « danger-pour-la-démocratie ». Eric Ciotti s’est défendu tant qu’il a pu et a refusé de qualifier le ministre de l’Intérieur, Matteo Salvini, membre du gouvernement de coalition au pouvoir en Italie, de « néo-fasciste ». Qui va, un jour, enfin, définir « l’extrême droite » ? Et quand va-t-on cesser de schématiser et proscrire des idées politiques dans un débat supposé démocratique où l’on devrait librement et calmement exposer ses idées ? Qui plus est sur la chaîne du Sénat et auprès d’un élu de la nation.

Or voici qu’on apprend, cette semaine, que le gouvernement italien, si décrié, vient au secours des classes moyennes et inférieures en adoptant des mesures pour favoriser l’emploi. Dans la nuit de mardi à mercredi, le Conseil des ministres a adopté un décret-loi introduisant des mesures urgentes pour la « dignité des travailleurs et des entreprises » : il s’agit de rendre plus difficiles les licenciements, et de sanctionner les entreprises subventionnées par l’État qui délocaliseraient. Elles devront alors rembourser de deux à quatre fois le montant de la subvention. Ce qu’aucun gouvernement, de gauche ou de droite, n’a su faire jusqu’au bout en France.

Le meilleur moyen de s’empêcher de penser

Le Communiqué officiel du gouvernement annonce aussi la « limitation de l’utilisation des contrats à durée déterminée » (désormais plafonnés à  deux ans au lieu de trois ans) ; et les indemnités fixées par le juge lors d’un licenciement fautif seront également augmentées de moitié. « L’Italie vire à gauche » a titré à ce propos le site de Franceinfo. Drôle de trajectoire pour un gouvernement qui comprend des membres d’ « extrême droite ».

Le Mouvement 5 Étoiles (M5S) avait fait de ces mesures (ainsi que du rétablissement des retraites, en cours d’étude) son thème majeur de campagne électorale. Une partie du patronat italien a réaffirmé son hostilité à de telles mesures suspectées de décourager les embauches. Nous verrons d’ici au maximum trois mois (début septembre) si les deux assemblées ratifient ce texte ou le modifient.

Quand on ne sait plus penser et qu’on se contente de répéter en chorus des slogans : on taxe le gouvernement italien, suivi par une majorité de la population, tantôt de « populiste », tantôt d’ « extrémiste » ou d’ « anti-européen »… En attendant la suite, qui ne sera pas forcément rectiligne, ce gouvernement italien avance, alors qu’en France « En Marche » recule dans les sondages. Et, comble de l’impolitesse, ce gouvernement italien prend les mesures sociales promises par le programme de gouvernement… L’idée d’écouter les demandes des peuples serait-elle donc « extrémiste » ?



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