Affaire PSG/Basaksehir Istanbul : l’UEFA confirme que les arbitres n’ont rien dit de raciste!

Cachez cette absence de racisme que je ne saurais voir…


Affaire PSG/Basaksehir Istanbul : l’UEFA confirme que les arbitres n’ont rien dit de raciste!
L'arbitre roumain Sebastian Colțescu échange avec l'entraîneur turc Okan Buruk, lors de la fameuse rencontre du 8 décembre, Paris © Francois Mori/AP/SIPA Numéro de reportage : AP22520438_000002

Achille Webo, l’entraîneur-adjoint par qui le scandale est arrivé, continue de dire que l’arbitre aurait dû désigner le joueur noir de l’équipe comme « le troisième gars en partant de la gauche ou le gars au bout de la rangée » plutot que de dire « negru » (noir en roumain)…


Les insultes sont le reflet d’une époque. Dans les années 1990, la pire insulte qu’on pouvait recevoir était « fils de p… ». Désormais, l’insulte suprême est d’être traité de raciste. On l’a vu avec l’accusation portée contre la famille royale britannique il y a quelques jours. On l’avait déjà vu avec l’accusation portée contre deux arbitres roumains lors du match de football PSG-Basaksehir Istanbul en décembre.

Souvenez-vous : pour la première fois de l’histoire du football, les joueurs avaient arrêté le match pour dénoncer le racisme présumé des arbitres. L’événement avait fait le tour du monde. Le lendemain, tous les joueurs portaient un tee-shirt « No to racism » et mettaient un genou à terre.

Francois Mori/AP/SIPA AP22520599_000003
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Voir du racisme là où il n’y en a pas

Le seul hic dans cette si belle histoire est… que les arbitres en question n’avaient pas fait preuve d’une once de racisme ! Je l’avais déjà souligné à l’époque[tooltips content= »https://www.causeur.fr/psg-racisme-foot-188407″](1)[/tooltips]. Aujourd’hui, c’est le rapport officiel de l’UEFA (l’Union européenne des associations de football) qui le reconnaît.

Curieusement, les chantres de la repentance sont les premiers à s’abstenir de toute repentance

Un quiproquo linguistique fut tout simplement monté en épingle. L’arbitre assistant avait conseillé à l’arbitre central d’expulser l’entraîneur-adjoint de l’équipe turque. Cet homme, Camerounais, était le seul noir de l’équipe technique d’Istanbul. Dans la précipitation et la confusion, l’arbitre assistant l’avait pointé du doigt en précisant « le noir » à l’arbitre central afin que ce dernier sache à qui attribuer un carton rouge parmi les personnes présentes, masquées et portant toutes l’uniforme de leur club. Or il se trouve que « le noir » se dit « ala negru » en roumain. L’expulsé avait cru entendre « negro » et c’est ainsi que l’accusation de racisme partit, malgré les dénégations du désigné coupable. L’affaire aurait pu être dégonflée en quelques secondes et le match reprendre. Mais pour cela, il eût fallu un peu plus de sang-froid et un peu moins d’idéologie.

Tu seras coupable

Puisque l’accusation de racisme était infondée, j’imaginais que l’UEFA présenterait ses excuses aux arbitres et leur payerait un psy pour se remettre d’avoir été cloué au pilori en mondovision, victimes collatérales de la guerre contre le racisme. Mais je suis encore un doux rêveur ! Les deux hommes ont tout de même été sanctionnés !

A croire que les belles âmes n’aiment pas perdre la face. Après un tel ramdam, l’UEFA s’est visiblement sentie obligée de leur trouver une paille dans leur œil pour mieux éviter de voir la poutre dans le sien.

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Vive la rééducation!

En sus de leur sanction sportive, les deux arbitres devront suivre un « programme pédagogique ». Interrogée par le journal L’Equipe sur le contenu de ce programme, l’UEFA répond que les détails « n’ont pas encore été définis » mais que ses « services de l’arbitrage y travaillent »[tooltips content= »https://www.lequipe.fr/Football/Article/Ce-que-dit-le-rapport-de-l-uefa-sur-les-incidents-avec-le-4e-arbitre-lors-de-psg-basaksehir/1234398″](2)[/tooltips]. Ca sent bon le programme de rééducation ! Personnellement, je propose qu’on les envoie se former en Chine dans un camp de rééducation pour Ouïghours ! Je propose aussi d’envoyer tous ceux qui ont crié au racisme chez un opticien pour cesser de voir du racisme partout.

Et, puisqu’on est dans les chimères, je rêve que les joueurs de foot ne portent plus de tee-shirts « No to racism » mais « No to nonsense » ou « No to hypocrisy ».

Vous avez aimé la cancel culture? Vous allez adorer la color cancel!

Quand on parle sa langue natale, il faut désormais se demander si nos mots ne risquent pas de choquer d’autres êtres humains parlant une autre langue. Quand on voyage en Ouzbékistan, par exemple, il faut se demander si un mot français qu’on échange avec un compatriote ne ressemble pas de près ou de loin à un mot ouzbek qui pourrait choquer un Ouzbek l’entendant à la volée.

Dans cette lignée, l’UEFA indique son intention d’intégrer une « sensibilisation au langage » dans la formation des arbitres : « Un officiel de l’UEFA doit avoir la présence d’esprit de réaliser que certains termes peuvent être mal compris. »

Pourtant, l’expert en linguistique roumaine cité dans le rapport souligne que le mot « noir » « était loin d’être une insulte ou une agression. Dans la langue parlée et le vocabulaire roumain, ce mot n’a pas de connotation négative. » Alors qu’il en existe d’autres qui, eux, désignent une personne noire de manière méprisante ou offensante. C’est donc le mot « noir » qui est problématique. L’UEFA appelle désormais à éviter ce mot sensible. Dans ce cas, autant donc dissoudre des associations comme le CRAN qui utilisent cette couleur interdite !

Errare humanum est, perseverare diabolicum

Il arrive à tout le monde de faire des erreurs, mais il est diabolique de persévérer dans celles-ci. On aurait donc aimé que les médias, après les avoir traînés dans la boue, reconnaissent au moins leur erreur et présentent des excuses aux arbitres accusés à tort. La moindre des choses aurait aussi été que les acteurs du football et les hérauts de l’antiracisme fassent de même. Mais, pour cela, il faudrait faire preuve d’un minimum d’humilité et d’honnêteté, qualités qui ne sont pas les choses du monde les mieux partagées. Curieusement, les chantres de la repentance sont les premiers à s’abstenir de toute repentance!

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Achille Webó, l’entraîneur-adjoint par qui le scandale est arrivé, indique très sérieusement que l’arbitre aurait dû le désigner comme « le troisième gars en partant de la gauche ou le gars au bout de la rangée ». Il est vrai que c’est tout à fait le genre de phrases que l’on entend sur un terrain de foot dans le feu de l’action ! Et il persiste à considérer « raciste et discriminatoire » le langage des arbitres. Et il n’est pas le seul.

Un phénomène sectaire

Cette obsession à voir du racisme là où il n’y en a pas fait écho à la dissonance cognitive[tooltips content= »Festinger L., A Theory of Cognitive Dissonance, Stanford University Press, 1957. »](3)[/tooltips]. L’être humain a du mal à admettre ses erreurs, si bien qu’il préfère déformer la réalité plutôt que prendre conscience qu’il s’est trompé. Un exemple célèbre est celui d’adeptes d’une secte qui croyaient en la destruction de la Terre par un ovni. Puisque cette prophétie ne s’est pas réalisée (sinon vous ne seriez pas en train de lire ces lignes !), on aurait pu s’attendre à ce qu’ils prennent conscience qu’ils avaient été manipulés depuis des mois.

Mais ils ont préféré interpréter la non-réalisation de la prophétie comme une seconde chance accordée par les extraterrestres à notre chère planète. C’est ainsi que leurs croyances ont repris de plus belle[tooltips content= »Festinger L. et al., When Prophecy Fails, University of Minnesota Press, 1956. »](4)[/tooltips]. Bien des hérauts de l’antiracisme fonctionnent de même. Il est plus facile de s’en prendre à un arbitre venant d’un « petit » pays plutôt que d’affronter les supporteurs ou les joueurs qui commettent des actes délictueux (insultes, cris de singes…). Selon que vous serez puissant ou misérable, vous serez racistes ou pas.



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