Accueil Édition Abonné A vendre: Arisa, bonnet D, 1,68 m, 36 kg

A vendre: Arisa, bonnet D, 1,68 m, 36 kg

A Turin comme à Paris, les poupées sexuelles ne laissent personne indifférent


A vendre: Arisa, bonnet D, 1,68 m, 36 kg
La première maison close de poupées sexuelles d'Italie a ouvert à Turin. SIPA. 00873511_000001

Après avoir ouvert une maison close de poupées à Barcelone, la société Lumidolls a importé la formule à Turin début septembre. Le catalogue de ce lupanar « digisexuel » propose différentes prestations avec des créatures robotiques de toutes les races, moyennant 100 euros de l’heure. Pour les clients les plus possessifs, une vente au détail est même prévue (chaque exemplaire coûte entre 1 000 et 2 000 dollars). Au nord d’une Italie très catholique où les bordels sont illégaux, mais la prostitution monnaie courante, ces partenaires toujours consentants éveillent déjà l’intérêt des CSP+ aux bourses bien remplies.

« Plusieurs tailles de pénis adaptables »

Dans cet « espace ludico-sexuel » qui se présente comme un appartement de famille, huit poupées « résistantes à l’eau » (sic) attendent les Turinois pour satisfaire toutes leurs envies. Derrière un prénom japonisant, la sémillante Arisa cache des mensurations d’anorexique siliconée : avec 1,68 m, 36 kg et un bonnet D, elle dispose d’une « peau douce et d’un corps articulé qui te permettront de profiter d’elle dans toutes les positions que tes fantasmes peuvent imaginer », annonce le site de cette maison de tolérance. Et la boutique virtuelle de détailler les « sensations uniques et surprenantes » procurées par les trois orifices de la péronnelle. Comme la maison n’est pas sexiste, elle propose aussi les services du viril Alessandro, dont le « corps athlétique et musclé, entièrement personnalisable, offre plusieurs tailles de pénis adaptables, de 13 cm à 18 cm » (la largeur n’est pas précisée). Certaines associations italiennes antiprostitution, qui fulminent contre le ministre de l’Intérieur Matteo Salvini, favorable à la réouverture des maisons closes… avec de vraies femmes, s’insurgent aussi contre les prostituées de synthèse.

Cocos et cathos unis contre les poupées

Une controverse similaire a agité Paris ces derniers mois, après l’ouverture d’un bar à hôtesses en latex, les poupées Xdolls. Jamais en retard d’une croisade hygiéniste, des élus communistes se sont joints aux féministes du Nid, association abolitionniste d’inspiration catholique. Sûre de sa cause, l’avocate Lorraine Questiaux, qui émarge simultanément au PCF et au Nid, pratique l’amalgame à grande échelle : « En France, chaque année, 86 000 femmes sont violées. Ce n’est pas un sex-shop, c’est un lieu où on génère de l’argent et où on simule le viol des femmes. » Reste à savoir si elle s’offusquerait de savoir que les poupées Xdolls sont toilettées… au karcher.

Octobre 2018 - Causeur #61

Article extrait du Magazine Causeur




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