Depuis vendredi, toute la classe politico-médiatique tombe à bras raccourcis sur Eric Zemmour, suite à des propos sur les enfants handicapés, en réalité largement déformés.
Le philosophe Julien Freund avait été profondément marqué par les conséquences d’une torsion de la vérité à laquelle il refusa de prendre part. Pendant la résistance, le chef du groupe auquel il appartenait avait accusé son ancienne maîtresse de collaborer avec la gestapo, après qu’elle eut rompu avec lui ; un procès expéditif fut suivi d’une nuit durant laquelle l’innocente fut violée par les résistants communistes avant d’être exécutée au petit matin. Toute proportion gardée, la méthode du procès expéditif vient encore de faire les preuves de sa praticité, l’écho étant démultiplié dans les médias.
À l’affût d’une faute d’Éric Zemmour, des journalistes et la classe politique se sont précipités sur les mots du candidat quant à l’inclusion de certains enfants handicapés pour se dire choqués en commentant des propos manipulés par leurs soins, chacun des accusateurs trouvant son intérêt dans son indignation feinte. Franchissant ainsi la ligne rouge séparant la décence de l’instrumentalisation d’une cause grave. Libération a même modifié un titre qui pouvait laisser penser que Zemmour avait raison (voir plus bas).
Discutant vendredi avec des professeurs à Honnecourt-sur-Escaut dans l’Aisne, Éric Zemmour avait été interpellé par une enseignante confrontée à la souffrance des enfants handicapés dans ses classes. L’ancien chroniqueur lui avait répondu « qu’il faut effectivement des établissements spécialisés, sauf pour les gens légèrement handicapés évidemment », avant d’ajouter : « pour le reste, oui, je pense que l’obsession de l’inclusion est une mauvaise manière faite aux autres enfants et à ces enfants-là, qui sont, les pauvres, complètement dépassés
