Né en 1943, le chanteur à la barbe fleurie et aux refrains marrants aurait fêté ses 80 ans, le 20 février
Il y a des rigolos qui me rendent triste et joyeux à la fois. « Big bisou » me tire les larmes d’un bonheur perdu, d’une Atlantide de souvenirs, une terre que je ne foulerai plus jamais. Qu’il est loin le temps des Carpentier, de Jean-Jacques Debout superstar et de Claude Luter à la clarinette, d’un Paris zazou, d’une télé à paillettes, d’un show-business à visage presque humain, du divertissement exercé avec une certaine dignité. Ils étaient tous créatifs quand ce mot avait encore un sens et n’avait pas été dévitalisé par les cyniques et les blasés.
Carlos, chanteur comique à la dimension irénique, était le réceptacle de cette enfance où se fondaient l’âge bête des farces et attrapes et, déjà, l’adulte en construction, en proie aux doutes et à la nostalgie. Était-ce à cause de sa voix essoufflée, gravement cajoleuse de patriarche orthodoxe que je ressentais chez lui une forme de sagesse
