« Ce n’étaient que des catholiques après tout! »

Les catholiques, de la chair à c..ons !


« Ce n’étaient que des catholiques après tout! »
Les antifas s'en prennent à la procession sur le Boulevard du Ménilmontant. Image: capture d'écran Le Figaro.

Samedi 29 mai à Paris, une procession en mémoire des martyrs catholiques de la Commune a été attaquée par des antifas


Je suis un pécheur. Je suis un catholique à la pratique imparfaite, intermittente, un catholique de culture, de transcendance, de doute, d’incertitude, d’espérance, d’indignation et de désespoir, un catholique qui ne peut pas croire au néant et qui pourtant le craint. Mais un catholique de combat et, si possible, de lucidité. Aussi quand Monseigneur Aupetit réclame l’égalité de traitement entre toutes les religions et que le catholicisme ne soit pas stigmatisé et agressé, je le trouve bien naïf. Comme si l’Eglise, d’abord, n’y avait pas mis du sien et qu’à force de se courber, elle n’avait pas favorisé les coups.

Trois cents catholiques, femmes, enfants, personnes âgées, ont été honteusement insultés. On leur a jeté des saletés, des immondices, certains ont fait l’objet de violences. Parce qu’ils voulaient honorer la mémoire des prêtres assassinés sous la Commune de Paris. Quelle intolérable prétention ! Ils ont déposé plainte contre X mais le Parquet de Paris n’avait pas jugé bon d’ouvrir une enquête d’initiative. Ce n’étaient que des catholiques après tout ! Et ils n’avaient pas été mis à mal par des Identitaires mais seulement par une trentaine d’antifas, d’abord, j’ose le dire, des idiots. Avant d’être des brutes et des malfaisants !

Tant de signes dérisoires ou importants démontrent que le catholicisme, lorsqu’il ose pointer le bout de sa foi, est traîné dans la boue ou au moins moqué. Une manifestation même autorisée n’a pas le droit d’exister puisque la rue n’est légitime que pour la gauche, l’extrême gauche et les syndicats progressistes, c’est-à-dire politisés. Des catholiques tranquilles mais à l’air libre, n’ayant pas honte de ce qu’ils sont et de ce qu’ils proclament, constitue un authentique scandale. L’aberration de notre monde et d’une modernité dévoyée nous fait détester le fait religieux, la grandeur de la religion, qu’on soit dans la croyance ou non, au prétexte que le terrorisme islamiste a rendu odieux tout ce qui de près ou de loin se rapproche de la familiarité avec un quelconque au-delà. Les pratiques honorables paient pour les extrémismes meurtriers parce qu’on a un pouvoir qui n’a pas le courage d’assumer des discriminations de bon sens, fondées sur la réalité de notre quotidien. Voir la tragique lâcheté d’un Jacques Chirac ne se battant pas pour imposer les racines chrétiennes de l’Europe. Cette banalité historique et culturelle, qui crève les yeux et l’âme, a été déniée par ses soins. Il faut rendre hommage sur ce plan aux présidents Sarkozy et Macron qui n’ont pas fait preuve de la même frilosité et qui n’auraient sans doute pas cédé ainsi.

Quelle joie aussi pour tous les histrions, jamais drôles et vraiment indécents – pas seulement sur France Inter – de pouvoir s’en prendre sans rien risquer au catholicisme, aux prêtres (dont la multitude n’est pas indigne de leur magnifique mission), à Jésus-Christ, aux symboles d’une chrétienté sur lesquels non seulement on peut mais on doit cracher. L’ignominie des uns, le silence des autres… Plus grave d’une certaine manière, la déplorable propension de notre espace intellectuel, politique et médiatique à ne plus savoir penser dans la plénitude. Appréhender la Commune et ses avancées qui ont anticipé des idéologies et des réflexions libertaires et en même temps s’associer à l’hommage rendu aux prêtres assassinés ainsi qu’à toutes les victimes de la férocité « versaillaise ».

Est-il inconcevable, pour une France qui certes n’est plus enrichie par le savoir historique et la complexité de l’intelligence et de la tolérance, de s’adonner à cette honnêteté contrastée et nécessaire ? Les antifas sont évidemment les moins doués pour cet exercice d’esprit, de cœur et de compréhension. Ils représentent, pour le pire, une parfaite incarnation de notre dérive moderniste. La violence, l’outrance, le mépris, la dérision, la brutalité des gestes et des attitudes, la haine qui a pour seule ambition d’exclure ceux qui sont coupables d’être de l’autre côté, sont leur unique langage. Discuter est une tare, frapper une obligation. Ces extrémistes, qu’on ne songe pas à interdire, à l’égard desquels certains médias éprouvent une étrange et fascinée complaisance, j’ose le répéter, sont d’abord des c*ns mais ils font de terribles dégâts ! Il est vrai que nous n’en sommes plus à une indécence, à une honte près mais tout de même! Notre résistance qui n’a jamais été exemplaire s’est effilochée au point de devenir une exception saluée comme s’il s’agissait d’héroïsme alors que ce devrait être notre normalité…

Alors, oui, Monseigneur Aupetit est naïf mais puis-je respectueusement lui donner un conseil ? Que ceux qui parlent au nom des catholiques ne soient pas si intermittents dans leurs protestations mais fiers et audacieux à plein temps ! Qu’ils ne rougissent plus de ce à quoi ils croient !



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Magistrat honoraire, président de l'Institut de la parole, chroniqueur à CNews et à Sud Radio.

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