Avec La Fille au bracelet, Stéphane Demoustier fait vivre au spectateur le suspense d’un procès.
Les « films de procès », un genre en soi où se côtoient le meilleur comme le pire. Stéphane Demoustier y réussit à merveille avec sa Fille au bracelet, soit l’énigmatique histoire de Lise, une jeune fille accusée d’avoir massacré sa meilleure amie un soir de fête. Chacun joue sa partie depuis les parents accablés, mais solidaires jusqu’à l’avocat général, joué par une Anaïs Demoustier impeccable de raideur judiciaire, en passant par l’accusée elle-même qui se tait avec un talent fou. C’est le grand mérite du film : laisser, comme il se doit, l’« intime conviction » du spectateur-juré cheminer. Et donc placer celui-ci dans un état d’inconfort inhabituel plutôt très plaisant. Jusqu’au bout le cinéaste parvient à garder ce cap sans complaisance, avec en appui constant une jeune actrice, Melissa Guers, qui défend sans faillir son personnage d’adolescente assez revêche.
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