C’est une belle controverse qui fait honneur à la liberté de ton dont Causeur a le secret. L’un — Régis de Castelnau — s’indigne de ce que des électeurs de gauche s’invitent aux primaires de la droite pour en tronquer le résultat. L’autre — Jérôme Leroy — s’étonne de cette indignation virulente et revendique avec force sa liberté de participer à ce scrutin, dans le but déclaré de faire désigner Alain Juppé. Tous deux sont de gauche. Et même plus…
Je ne suis, pour ma part, ni de gauche ni de droite. Et me contrefiche éperdument de ceux qui essayent de me classer. C’est pourquoi je suis, en toute liberté, sensible aux arguments de Régis de Castelnau. Moralement, éthiquement, il voit juste. Les électeurs de gauche dont il dénonce l’intrusion sont en effet atteint du « parasitisme de couvée ». Une spécialité, ou plutôt une pathologie, du coucou gris qui va pondre ses œufs dans les nids des autres, de la même espèce ou non, bénéficiant pour sa progéniture de la nourriture destinée à une couvée qui n’est pas la sienne.
Tout sauf Juppé
En même temps, et toujours en toute liberté, je ne suis pas non plus insensible aux arguments avancés par Jérôme Leroy. Au nom de quoi, s’écrie-t-il, lui interdirait-on de se prononcer en faveur du candidat de droite qu’il souhaite voir concourir à la présidentielle ? Au nom de quoi, ajoute-t-il en poussant son raisonnement jusqu’à ses ultimes conséquences, lui reprocherait-on de voter pour ce candidat si, par malheur (et un malheur est vite arrivé), le candidat de gauche auquel va sa préférence était éliminé dès le premier tour de l’élection à la magistrature suprême ?
Je vais donc aller voter aux primaires de la droite. Ce ne sera pas un vote d’adhésion. Mais un vote de rejet. Je me prononcerai contre le candidat qui me bassine depuis longtemps avec son « identité heureuse » et son « vivre ensemble ». Je mettrai un bulletin dans l’urne contre celui qui considère que les mosquées ont acquis chez nous les droits historiques des cathédrales. Contre celui qui refuse de voir que le mal qui menace et empoisonne la France, c’est l’islam conquérant, fondamentaliste et terroriste.
Si, hypothèse envisageable, c’est ce candidat-là qui était désigné par la droite, grâce aux voix de ceux qui pensent comme Jérôme Leroy, je me poserai la question de mon vote à l’élection présidentielle. Dans ce cas, j’opterai, au premier tour, pour n’importe quel candidat de gauche (Hollande vraisemblablement) : aucun d’entre eux, même s’ils ne valent pas grand-chose, ne sera aussi frénétiquement islamophile que le maire de Bordeaux.
Mais au second tour ? Si, éventualité plus que probable, le candidat de gauche est éliminé ? Eh bien, comme à la primaire, je voterai contre. Contre les compagnons de route de l’islamisme et du salafisme. Ils sont tout aussi nocifs, sinon davantage, que ceux qu’ils accompagnent. Je voterai donc contre le plus connu d’entre eux, celui qui, en bon maître de musique, donne le « la ».
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