Les dangers du télétravail ne manquent pas. Parmi eux, le piratage de comptes Twitter pour réclamer des dons…
Au cours de l’été 2020, un ado américain a détourné une centaine de comptes Twitter de grandes célébrités.
Les comptes de Barack Obama, Joe Biden, Kim Kardashian, Bill Gates, Jeff Bezos ainsi que les comptes institutionnels d’Apple et Uber ont publié un message appelant à faire des « dons » en bitcoins. Certains médias ont nommé l’opération « le casse numérique du siècle ». Et quelques semaines plus tard, lorsqu’il s’est avéré que le responsable était un adolescent de Floride, l’auteur du « hack » a été qualifié de pirate informatique de génie.
Un récent documentaire produit par le New York Times (« L’ado qui a piraté Twitter ») raconte une histoire plus banale d’un crime presque à l’ancienne, avec en arrièrefond le passage des grandes entreprises au télétravail. Loin d’être de petits Zuckerberg, Graham Clark, 17 ans, et ses copains pirates ont tout simplement repéré des employés de Twitter, une mission pas très difficile. Ensuite – et c’est un peu plus compliqué –, ils ont trouvé leurs numéros de téléphone. Enfin ils les ont appelés, en se faisant passer pour un employé du support technique de l’entreprise. Prétextant un dysfonctionnement du système de connexion à distance, ils ont demandé à leur interlocuteur de se connecter via un autre système, le temps que le bug soit résolu. Dès que l’employé de Twitter en télétravail a entré son nom d’utilisateur et son mot de passe, Clark et ses camarades détenaient les clés de la maison.
Ce n’est pas parce que l’écosystème informatique et les réseaux sociaux sont des environnements technologiques très sophistiqués qu’ils ne sont vulnérables qu’à des attaques très sophistiquées. La bande à Clark n’était pas composée de geeks passant leur vie devant un écran, mais de petits voyous traditionnels, un simple gang de rue. Sauf que, nés au XXIe siècle, ils ont pris pour cible Twitter plutôt qu’un commerçant du quartier.
Enfin, ce braquage démontre que le télétravail, accueilli il y a un an comme une forme d’émancipation, présente aussi des désavantages dont les véritables coûts restent inconnus. Quand la facture arrivera, elle risquera de gâcher un peu l’ambiance.