Martine Aubry ! Et haut la main, puisque elle vient de renvoyer dans les dents d’Arnaud Montebourg son dossier de défense dans le procès en diffamation qui lui est intenté par Jean-Noël Guérini, patron de la fédération des Bouches-du-Rhône, arguant que ce mémo violait le « secret de l’enquête et de l’instruction« .
La semaine dernière M. Montebourg, auteur d’un rapport accablant pour les socialistes marseillais, avait déposé en personne, rue de Solférino, son « offre de preuves » qui comporte « 44 pièces, soit au total 174 pages, 20 témoins et un enregistrement audio », selon son avocat.
A l’attention des amateurs de bonnes choses, nous citerons l’intégralité de l’argumentation de Martine pour justifier cette fessée déculottée: « Ignorant comment ces documents sont parvenus entre tes mains en violation du secret de l’enquête et de l’instruction, et ne sachant si tu as requis et obtenu l’autorisation des autorités judiciaires pour les produire, je ne puis en l’état que te les retourner immédiatement, me refusant à les conserver et aussi à prendre connaissance de leurs contenus« .
C’est aussi au titre du nécessaire respect de la présomption d’innocence que Martine et avec elle, quasi toute la direction de son parti, ainsi que celle du PCF a soutenu hier la réélection triomphale de Jean-Noël Guérini, à la présidence du Conseil Général des Bouches-du-Rhône.
On ignore à l’heure qu’il est si Martine Aubry compte exiger le retour immédiat d’Eric Woerth au gouvernement, mais elle devrait logiquement le faire dans la journée, dans la mesure où tous les documents ayant entrainé l’éviction de l’ancien ministre des Affaires Sociales – et les appels réitérés du PS à sa démission – ont été produits en flagrante violation du « secret de l’enquête et de l’instruction« .
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