Loi immigration. On a le droit d’être opposé à la « préférence nationale », mais l’accusation de racisme est un mensonge éhonté !
Une idée a enflammé le Palais-Bourbon : la préférence nationale. C’était Hollywood à l’Assemblée, un festival de vierges effarouchées. Fabien Roussel a affublé Marianne d’un bandeau sur l’œil façon Le Pen. « Racisme à l’état brut » pleurnichait Aurélien Taché. « Déshonneur », s’enflammait Boris Vallaud. C’est le retour de la collaboration. Bref, pour les belles âmes qui aiment l’humanité mais se fichent de leurs électeurs (beaucoup moins immigrationnistes que leurs élus), les heures les plus sombres reviennent, le fascisme est à nos portes, la République en danger. Et moi je ne me sens pas très bien.
Députés pestiférés
Si cette préférence nationale suscite autant de syncopes, c’est d’abord parce qu’il y a le mot « national » dedans – un très vilain mot – et ensuite parce qu’elle figure depuis longtemps au programme du RN (qui préfère désormais parler de « priorité nationale »).
Hier soir, ces démocrates sourcilleux, très à cheval sur le respect de la volonté populaire quand il s’agit de retraite, n’avaient qu’un mot à la bouche: « lepéniste ». Ces lepénistes sentent tellement mauvais qu’une loi adoptée avec leurs voix serait viciée. Les trois millions de pestiférés qui ont voté RN au premier tour des législatives apprécieront certainement…
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Peut-on admettre qu’on soit hostile à cette idée ? Quand on est député de la nation, pas vraiment ! Pardon, j’ai du mal à le comprendre, car les députés sont élus pour défendre les intérêts de leurs électeurs – le peuple français. La préférence nationale, c’est leur mandat !
L’accusation de racisme est évidemment un mensonge éhonté. Tous ces députés ne sont pas assez idiots pour ne pas comprendre qu’avec cette loi immigration, un Français avec des origines, un Français noir ou arabe aura plus de droits qu’un Américain, un Suédois ou un Italien ! Il ne s’agit pas de racisme, puisqu’il s’agit d’une différence selon la nationalité, pas la couleur de peau. Il n’y a pas de nation sans préférence nationale. Droit de vote : préférence nationale ! Emplois réservés aux nationaux : préférence nationale ! Passeport : préférence nationale ! À part dans la Légion étrangère, glorieuse bizarrerie française, vous ne pouvez pas aller vous faire trouer la peau pour la France sans être français.
Désormais, il faudra attendre cinq ans pour que les étrangers en situation régulière touchent les aides sociales
Certes, il y a bien une nouveauté. Cette préférence nationale est introduite très timidement en matière sociale. Notamment pour les APL. Or, dans ce domaine, il y a une constante, disséquée il y a une dizaine d’années par le regretté Hervé Algalarrondo : la préférence immigrée de la gauche – et de la droite qui s’est soumise à elle. Théorisée par Hollande en 2008 : on n’est pas là pour protéger seulement nos citoyens.
Le préfet Michel Auboin montre comment le logement social a été le fer de lance d’une immigration incontrôlée. Elisabeth Borne a déclaré hier qu’elle était contre les restrictions sur les APL, car il y a des immigrés qui n’arrivent pas à se loger à Paris. Quel aveu ! Les milliers de Français de toutes origines chassés des centres-villes par les loyers délirants n’ont qu’à aller se plaindre ailleurs. Quant à Anne Hidalgo, elle continuera à verser les APL aux migrants. Oui : elle entre en résistance. Avec notre argent. Et si on entrait en résistance contre notre maire ?
Toutefois, il faut avoir un esprit de compromis. Le gouvernement pourrait faire un geste et abolir l’exception culturelle – préférence nationale qui protège les créateurs français. Il y a dans le monde des millions d’artistes qui ont eux aussi besoin de notre soutien !
Cette chronique a d’abord été diffusée sur Sud Radio
Retrouvez Elisabeth Lévy dans la matinale, après le journal de 8 heures
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