Notre chroniqueur, grand amateur de romans historiques, a trouvé dans la dernière œuvre d’Arturo Pérez Reverte, Sidi, le modèle de ce que doit être une reconquête de la France. La rédaction de Causeur, entièrement composée de gens raisonnables tous partisans de l’entente cordiale et de la paix civile, ne saurait recommander les méthodes musclées qu’il préconise.
Arturo Pérez Reverte, le plus grand écrivain espagnol contemporain, vient de sortir un roman historique, Sidi, récit d’une tranche de la vie de Ruy Dìaz de Vivar, mieux connu en France, grâce à Corneille, sous le surnom du « Cid ». Il est le plus connu des grands capitaines qui, au XIe siècle, ont lancé l’ultime phase de la Reconquista, c’est-à-dire la reconquête des territoires annexés par les Maures depuis l’invasion omeyyade de l’Espagne wisigothe au VIIIe siècle. À en croire l’histoire officielle, ce fut un mouvement continu depuis la victoire de Covadonga, en 722, jusqu’à la prise de Grenade, en 1492, en passant par la chute du califat de Cordoue en 1031. Huit siècles de batailles — avec quelques interruptions —, dont l’épopée du Cid est l’un des moments forts, avec la prise de Valence en 1094 et la déroute des Almoravides.
Roman dur et sanglant, qui réussit admirablement à nous faire comprendre l’âme d’un guerrier, Sidi joue sur la double historicité : ce qui se passe au XIe siècle à Saragosse est une préfiguration de ce que Pérez Reverte préconise contre l’islam contemporain. Dès 2014, n’avait-il pas prévenu : « Es la guerra santa, idiotas »…
Dispersion d’autorité
Les chaînes de télévision occupent ce début d’été à se demander quels enseignements tirer des scènes de guerre urbaine et de pillage du tout début juillet. Comme elles se sont demandées doctement, en 2005, quelles leçons tirer des émeutes de Clichy-sous-Bois et Montfermeil. Des subsides, des subventions, ripolinage des cités abandonnées, commissions ad hoc, cirage de babouches, etc.
En 2018, en passant le relais du ministère de l’Intérieur à Edouard Philippe, destiné à assurer l’intérim, Gérard Colomb avait prévenu : « Aujourd’hui on vit côte à côte… Je crains que demain on vive face à face. » Nous y voilà – mais comme on pouvait s’y attendre, les partis qui comptent se refaire la cerise en attisant une guerre civile donnent raison aux émeutiers et leurs élus paradent autour d’Assa Traoré dans une manifestation interdite, qu’un gouvernement un peu responsable aurait dû charger et disperser, en arrêtant les fauteurs de trouble. Jean-Luc Mélenchon, qui se réclame à grands cris de Robespierre et de la Révolution, devrait se demander ce que de vrais Jacobins auraient fait de lui et de ses amis en 1793. Baise qui baise, qui ne baise pas est baisé.
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Il est plus que temps de lancer une grande reconquista des territoires perdus de la République. Quartier après quartier, immeuble après immeuble — et on serait assez bien inspiré de détruire ces architectures qui depuis quarante ou cinquante ans n’ont produit que du malheur, des trafics, de la ségrégation, du communautarisme et de la sécession islamique.
Il faut absolument dépayser ces populations. Elles ne sont pas intégrables tant qu’elles vivent en ghettos. Il faut les disperser d’autorité sur l’ensemble du territoire, les envoyer dans la diagonale du vide pour revivifier des hameaux en perdition — par tout petits groupes. Mais il faut aussi raser les établissements scolaires construits imprudemment à l’intérieur des ghettos, et les reconstruire ailleurs, loin, en dispatchant les enfants dans des milieux hétérogènes afin de noyer leurs prétentions à manger halal et à imposer le ramadan à des gosses qui ne sont même pas musulmans.
Parce qu’à la ventilation démographique on peut préférer une autre solution : une intégration par l’école — à condition de réformer, l’Education de fond en comble. Mais là, il faudrait obtenir l’assentiment des enseignants, qui se donnent trop souvent des frissons en votant LFI, et expliquent doctement qu’il est licite de siffler la Marseillaise.
Fini de rire
De même, il faut définitivement interdire toute expression, vestimentaire ou autre, de superstitions importées des pays des sables. On peut, chez soi, adorer ce que l’on veut, une pierre tombée du ciel ou une patte de lapin — ou une passoire à spaghetti pour les pastafariens. On peut, chez soi, se couvrir des pieds à la tête de sacs-poubelle. Pas dans la rue.
Les Frères musulmans, assez forts pour imposer à la Sorbonne l’annulation d’une conférence décrivant leurs filières et leurs méthodes, doivent être impitoyablement traqués, parce que leurs agissements sont hostiles à la Constitution, et qu’ils sont des fauteurs de troubles. Ils ne peuvent pas à la fois exiger le droit à la libre expression, et interdire de parole ceux qui leur sont hostiles, c’est-à-dire ceux qui disent la vérité.
Parce qu’il n’y a qu’une vérité : celle de la République. Tout ce qui s’inscrit en opposition à la République et à la France doit être éradiqué. Nous avons été un pays uni contre les envahisseurs anglais, contre les armées prussiennes, et globalement contre l’occupant nazi. Nous devons être unis contre les fauteurs de désordre et les partisans du communautarisme.
Oui, il faut lancer la reconquista. Pas forcément avec les méthodes expéditives du Cid Campeador, mais avec suffisamment de conviction pour faire comprendre à l’ennemi que nous ne plaisantons plus. C’est à l’Etat de lancer cette reconquête, et aux citoyens de la soutenir — y compris aux citoyens musulmans qui veulent vivre en paix en France : Pérez Reverte montre très bien comment des royaumes musulmans se sont alliés à des royaumes chrétiens pour en finir avec leurs propres extrémistes et leurs propres dissensions. Tu es avec moi ou contre moi — et c’est tout.
Arturo Pérez-Reverte, Sidi, Le Seuil mai 2023, 345 pages.
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