Le nouveau régime des Talibans sera-t-il plus ouvert que le précédent aux principes du progressisme occidental? Le gouvernement français semble l’espérer.
A Jean-Yves Le Drian, ministre des Affaires étrangères qui, en affirmant haut et fort que les Talibans doivent former « un gouvernement inclusif », a montré que la France serait intraitable envers les islamistes afghans, suggérons d’aller encore plus loin. Réclamons aux Talibans la parité hommes-femmes, et posons-nous les bonnes questions : pourrons-nous désormais parler de Taliban.e.s ? Y aura-t-il des ministres LGBTQI+ en Afghanistan ? Le gouvernement taliban recourra-t-il à la discrimination positive afin de favoriser la diversité ? Autorisera-t-il le bikini dans les piscines, le short à l’école et le nombril apparent dans les madrasas ? Osera-t-il le mariage (polygame) pour tous ? Pourra-t-on, en plein air, ôter le masque sous la burqa ? Le pass sanitaire sera-t-il nécessaire pour assister aux lapidations des épouses adultères ? Proposera-t-on aux voleurs le port du bracelet électronique comme alternative à la main coupée, celui du masque sera-t-il exigé du condamné lors des décapitations publiques ?
Quid de l’empouvoirement des femmes ? Les Talibans adopteront-ils les toilettes sèches et le pain sans gluten ? Sont-ils prêts à déconstruire la colonisation patriarcale de leurs imaginaires pour valoriser le matrimoine de leur pays ? Mettront-ils un genou en terre pour dénoncer le racisme systémique et affirmer leur solidarité avec George Floyd et Adama Traoré ? Les Talibans se convertiront-ils à la transition écologique ? Installera-t-on des éoliennes au sommet des minarets ? Et puisque M. Le Drian est également ministre de l’Europe, Madame von der Leyen aura-t-elle un fauteuil attitré lorsque viendra l’heure des négociations d’adhésion de l’Émirat d’Afghanistan à l’Union européenne ? Et surtout, quelle est la longueur de la cuiller préconisée par Bruxelles pour dîner avec le diable ?
Autant de questions que le Quai d’Orsay ne pourra éternellement éluder si la France veut continuer à jouer sur la scène internationale un rôle à la hauteur de son histoire et des grands hommes qui l’écrivent.
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