Bons vivants angoissés de tout pays, unissez-vous… et payez vous un billet d’avion pour la charmante bourgade de Boulder, dans le Colorado qui dispose peut-être enfin de la solution à vos problèmes. En effet, camarades bons vivants, ne vous résignez pas à l’infarctus et ne déprimez pas devant votre dernière feuille d’analyses qui a fait exploser les indicateurs de la Sainte Trinité de vos sauvages et voluptueux appétits : Gammas GT (qui hélas ne sont pas des voitures de sport décapotables), cholestérol et triglycérides.
A Boulder, on ne fait pas que du ski, on fait de la recherche aussi. Précipitez vous à l’université et demandez au professeur Leslie Weinland une injection massive de sang de python birman, un serpent du genre mahousse qui peut manger un alligator en guise de casse-croûte. Mais, même lors de ces festins pantagruéliques, durant lesquels les triglycérides du python birman sont multipliées par 50, on ne constate aucun dépôt graisseux sur le muscle cardiaque et même, dans le sang, la sécrétion augmentée d’une enzyme, la superoxyne dismutase dont les effets protecteurs du cœur sont connus même chez l’homme.
Bien sûr, pour l’instant, ce protocole est encore expérimental et n’a pas dépassé le stade de la souris. Mais le temps presse. De toute façon, ce genre de traitement ne sera pas remboursé par la sécu ni par les mutuelles, en admettant qu’il y en ait encore dans les années qui viennent. Alors n’attendez pas, et juste avant vos prochaines agapes, avant les rillettes, le saucisson chaud, le tablier de sapeur, la blanquette de veau et les bouteilles de Cheverny rouge de chez Villemade, n’oubliez pas de prendre un gorgeon de sang de python, histoire de vous tapisser les artères.
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