Ce n’est un secret pour personne, encore moins une maladie honteuse : mon mari, Willy, est écolo. Comme il est écolo et allemand, il ne supporte pas la France. Renseignez-vous : aucun écologiste allemand digne de ce nom n’aime la France et nos Verts avaient dû emmagasiner une sacrée dose de haine contre le coq gaulois pour envoyer Daniel Cohn-Bendit s’occuper de ses plumes.
[access capability= »lire_inedits »]Eh bien, depuis un mois, Willy est bluffé par l’inventivité écologique du gouvernement français. Là où les tenants les plus stricts du développement durable avaient hésité à imposer au monde le principe de précaution, le gouvernement français a édicté un nouveau pilier de l’écologie : le principe de postcaution.
Imaginez : une tempête déferle sur les côtes de votre pays. Inondations, pannes électriques, parapluies retournés. Ce que la tempête n’a pas détruit, l’État s’engage à le détruire luimême ! Autrefois, quand on était épargné par une catastrophe naturelle, on remerciait le Bon Dieu de sa sollicitude. Mais c’est un temps de ringard : aujourd’hui, quand la nature n’a pas assez de couilles au cul pour faire de vraies catastrophes, on lui donne un petit coup de main. C’est ainsi que 1400 maisons qui n’ont pas eu le bon goût d’être bousillées par la tempête Xynthia vont être rasées en Vendée et en Charente-Maritime.
C’est un peu court de s’arrêter en si bon chemin. Prenez la grande crue de la Seine de 1947. Complètement nulle ! Aussi serait-il sage d’appliquer le principe de postcaution et de mettre en oeuvre un programme simple : passer au bulldozer les arrondissements riverains du fleuve parisien, raser les arrondissements voisins, y étaler une couche élégante de sable blanc, installer enfin des marchands de parasols et des cabines de bain sur les hauteurs. On louerait des transats. Ce serait le bonheur, Paris-Plages toujours recommencé.[/access]
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