Entre plaidoyer nostalgique et colère argumentée, l’écrivain Christian Authier se souvient d’un service public qui faisait jadis l’identité de notre pays
Il fallait que ce soit un fils de postier devenu écrivain qui s’y colle. Défendre, se souvenir, rappeler les étapes d’une longue désagrégation, évoquer la poétique de la carte postale et la mystique du facteur, la performance du courrier à J+1 et la philatélie comme passion nocturne française. Et puis, il y eut l’ouverture à la concurrence, les directives européennes, le flou juridique sur le statut, la privatisation qui ne dit jamais son nom et cette technostructure qui abat les chênes en feignant d’œuvrer pour le bien commun. La réorganisation permanente et la pression managériale firent le reste, dénaturer, détricoter et défaire un « trésor » national.

La Poste: symbole du sacrifice de la France d’avant
Si bien qu’il est difficile de reconnaître notre Poste mythifiée, les 4L fourgonnettes jaune paille de nos campagnes, les merveilles du calendrier, une rigueur et une régularité qui firent dire à Gabin dans « Le Cave se rebiffe » que le
