Le Royaume-Uni de Boris Johnson s’émancipe de l’Union européenne avec une immigration sélective
Affranchi de la tutelle de l’UE, le Royaume-Uni semble bien reprendre le contrôle. À partir du 1er janvier, un nouveau système d’immigration choisie favorise les candidats à haute valeur ajoutée économique ou scientifique, plutôt que la main-d’œuvre à bas coût qui jusqu’alors attisait le ressentiment des classes ouvrières. En mars, le gouvernement publie un nouveau plan géostratégique qui envisage l’augmentation de l’arsenal nucléaire et la transformation du pays en une superpuissance de la guerre technologique. Tout en réaffirmant son engagement pour la défense de l’Europe à travers l’OTAN, la Grande-Bretagne focalisera désormais la plupart de ses efforts, tant militaires que diplomatiques et commerciaux, sur la région indo-pacifique. D’abord, parce que ce sera le moteur de la croissance de l’avenir, mais aussi parce qu’une présence dans cette partie du monde servira à contenir la Chine. Car, si la Russie est identifiée comme une ennemie, la Chine est décrite, de manière moins explicite mais plus inquiétante, comme représentant « un défi systémique » pour l’économie, la démocratie et la sécurité des Britanniques. Toujours en mars, on annonce la refonte des règles pour les demandeurs d’asile. Au cours de l’année passée, 8 000 clandestins ont traversé la Manche dans des bateaux de fortune et le nombre va augmentant. À l’avenir, les réfugiés arrivant dans le pays par des chemins illégaux ne bénéficieront plus des mêmes facilités pour demander l’asile que ceux arrivant par des voies légales. Pour leur part, les trafiquants humains risqueront la prison à vie. Ainsi, tandis que l’UE tergiverse, BoJo prend le tournant régalien qu’attendent tous les peuples européens.