Portrait de la jeune fille en feu, de Céline Sciamma. Sortie le 18 septembre.
Que Céline Sciamma, de film en film, porte son féminisme ultra en bandoulière est son droit le plus strict. Qu’elle devienne ainsi la coqueluche de toutes celles et ceux qui font du « genre à l’écran » l’alpha et l’oméga de leur créativité en panne, cela regarde ces tristes sires. Parfaite bête de festival et de compétitions vertueuses, ce nouveau film revendique haut et fort une histoire de femmes, écrite et réalisée par une femme, avec des femmes devant la caméra.
Mais à côté de celui de Sciamma, l’académisme de Jane Campion dans La Leçon de piano s’avère être un summum de légèreté. On ne fait pas non plus dans la dentelle quand il s’agit d’affirmer un féminisme de combat visant à renouveler L’Origine du monde de Courbet au cours d’une scène d’avortement, lequel se déroule comme il se doit entre femmes et main dans la main d’un bébé bien vivant par ailleurs. Mais ce qui manque le plus à Sciamma, c’est simplement l’émotion, tant son cinéma est empli de la bonne volonté du moment.