Sur l’excellent blog d’Ovidie, « le Ticket de Métro », on apprend que l’Institute for the Advanced Study of Human Sexuality de San Francisco remettra prochainement un doctorat honoris causa à quatre anciennes gloires du cinéma X des seventies. Candida Royalle, Veronica Vera, Veronica Hart et la regrettée Gloria Leonard, diplômée à titre posthume, recevront leur PhD en « études avancées de la sexualité humaine » le 26 juin, tant pour leur brillante carrière d’actrice qu’en raison de leur combat en faveur des droits des femmes, des actrices pornographiques et des transsexuels.
Certains regretteront que la star titulaire de leurs nuits de jeunesse, Sylvia Kristel, manque à l’appel, sa chaise en osier lévitant désormais au paradis des ex-fantasmes de Jérôme Leroy. Oubliée Brigitte Lahaie, sans doute trop franco-française pour figurer sur le tableau d’honneur des ex-hardeuses, malgré son rôle d’infirmière dans l’hilarant Les Prédateurs de la nuit, petite merveille de cinéma Z montée à la truelle par Jess Franco, et ses années de radio passées l’oreille collée à l’alcôve des Français.
Plutôt que de crier à l’injustice trop tôt, jetons un coup d’œil sur le programme de ce mystérieux institut californien. Ses cours pléthoriques proposent une dissection en règle du corps humain, une introduction à la sexologie vue sous l’angle clinique et quelques initiations à l’anatomie relayées par DVD. Visiblement, on est aussi loin de l’érotisme que jadis le marxisme universitaire de la prise du Palais d’hiver. On comprend mieux qu’ils aient boudé notre Emmanuelle. De toute façon, seuls les plus mal embouchés trouveront à redire à cette immixtion du porno dans l’université (à moins que ce ne soit l’inverse).
Jeunes gens, si vous ne voyez pas de raison de vous réjouir de ces gratifications décernées à quelques septuagénaires, mon petit doigt peut vous aider. Vos jours d’infortune sentimentale, quand l’ouverture sur un malentendu tardera à se produire, vous avancerez d’un air narquois : « Laisse aller, c’est pour ton futur doctorat… »
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