La dernière tribune de notre bien-aimé chroniqueur lui a valu quelques tombereaux d’injures. « Fasciste », « extrême-droite », « bien digne de Causeur, torchon infâme inféodé à Israël », — et « populiste ». Cette dernière apostrophe l’a amusé, en ce qu’elle témoigne d’un retournement des valeurs bien dignes de notre époque orwellienne, où la gauche auto-proclamée adopte les positions de Big Brother : « L’Ignorance, c’est la Force », et « la Liberté, c’est l’Esclavage ».
« Populiste ! » Le mot est lâché avec une telle vigueur, il est censé me souffleter avec une telle force, que me voici bien obligé de rappeler aux incultes qui votent Mélenchon l’origine et le destin de ce mot.
Il apparaît en 1912 pour désigner des mouvements politiques russes. Il désigne les narodniki, partisans d’une révolution agraire, et il est alors peu ou prou synonyme de « socialiste ». Ce qui d’ores et déjà suggère un grand écart sémantique inouï pour arriver au sens moderne, où depuis les années 1980, il désigne le discours de droite censé séduire le peuple en flattant ses plus bas instincts — la xénophobie et la haine des castes intellectuello-parisiennes qui pensent, elles, paraît-il…
Étant entendu que la phrase précédente est pour lesdites castes, qui aimeraient bien confisquer le discours politique, un exemple frappant de populisme…
Plumes populistes d’autrefois
Je rappellerai pour mémoire à ces mêmes intellectuels, qui, pauvres chéris, ne peuvent tout savoir, qu’un Prix du roman populiste est fondé en 1931 pour récompenser une œuvre romanesque qui « préfère les gens du peuple comme personnages et les milieux populaires comme décors à condition qu’il s’en dégage une authentique humanité » — « le peuple plus le style ». Ma foi, cela m’agrée. Seront lauréats du Prix populiste Eugène Dabit (vous vous rappelez, Hôtel du Nord…), Jules Romains, Louis Guilloux, René Fallet ou Jean-Paul Sartre (pour La Nausée, et le philosophe-romancier l’accepta, lui qui trente années plus tard refuserait le Nobel). Des gens éminemment fréquentables.
Mais aujourd’hui, le peuple soi-disant parle par la plume d’Edouard Louis et d’Annie Ernaux, ces phares de la nullité littéraire.
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Il faut l’arrivée de la gauche caviar au pouvoir pour que le peuple perde de son aura : Mitterrand avait été élu avec des voix ouvrières, il s’en détacha très vite, avant que ses successeurs, sous l’influence des penseurs de Terra Nova (à qui le peuple devrait demander des comptes) le récuse et lui préfère les « nouveaux prolétaires » — i.e. les immigrés : d’ailleurs, ce sont eux qui ont assuré, dans les arrondissements maghrébins de Marseille et ailleurs, des élections de maréchaux à des Insoumis pas du tout antisémites… Le vrai populisme moderne, il est là, dans les promesses creuses et les éructations d’un vieux lambertiste éculé.
Alors, oui, je suis populiste : fils de personne élevé dans les Quartiers nord de Marseille, je me bats pour le peuple — afin que le peuple reconquière ses anciens pouvoirs. Je ne relaie ni les conversations de bistro (supposées stupides par des bobos qui blablatent dans des dîners en ville et autres pince-fesses parisiens), ni les rumeurs des stades. Juste la colère des petits, des obscurs, des sans-grades, ceux qui ont été privés de parole depuis quarante ans, et qui votent pour protester contre le mépris et la mainmise des hautes castes sur le pays tout entier.
Le peuple demande des comptes
Je ne prête au RN ni des capacités particulières, ni des idées révolutionnaires ; c’est au peuple, au peuple seul d’imposer ses idées. C’est au peuple de former des comités de salut public, qui expliqueront aux juges qu’on ne laisse pas en liberté des multi-récidivistes, et à la police qu’on arrête et qu’on expulse des gens en position d’OQTF, au lieu de les laisser perpétrer des attentats. Qui pèseront sur certains enseignants pour qu’ils apprennent à nouveau à leurs enfants la langue et les mathématiques, l’histoire et la géographie françaises — et qui demanderont des comptes, là aussi, à ceux qui depuis qu’ils se sont infiltrés grâce à Jospin, Meirieu, Lang, Vallaud-Belkacem et les autres, et ont organisé la classe de façon à ce que les gosses nés dans le ghetto y restent. Qui forceront les immigrés récalcitrants à s’intégrer — ou à partir. Et qui décideront des lois, directement — par le peuple et pour le peuple, comme disait Lincoln à Gettysburg.
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