Au lieu de stigmatiser les méchants nationalistes, Emmanuel Macron devrait faire son examen de conscience. Car c’est l’illusion d’un monde sans nations ni frontières, jadis entretenue par Blair et Clinton, qui plonge les peuples dans l’abîme.
Le débat public en France sur le populisme repose sur une alternative simpliste. D’un côté, les populistes sont ceux qui cultivent l’esprit de fermeture et de « haine de l’autre », la flatterie sans mesure des instincts de la masse, le simplisme, l’inconséquence et l’irresponsabilité. Au fond, le populisme, c’est inévitablement le chaos. Les « ouverts », les « diversitaires », les « postnationaux » seraient, de l’autre côté, les seuls acteurs capables de porter de manière réaliste l’intérêt national en préservant les acquis de la mondialisation et de la fédéralisation européenne. Les ouverts, c’est la paix.
Rejeter le mot « populisme »
Disons-le tout net : cette injonction à choisir l’un des deux camps est puérile et dangereuse. Elle insulte l’intelligence des Français et de ceux, au-delà de nos frontières, qui sont bien décidés à ne pas se laisser intimider. Le mot « populisme » lui-même pose problème et ne devrait pas être accepté. D’une notion bien identifiée par la science politique, les penseurs de l’époque ont fait un instrument d’assignation de toute pensée critique aux extrêmes. Les mots du débat sont ceux de nos adversaires.
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Nous refusons cette vision simpliste car les ouverts ne sont en rien responsables et clairvoyants. Ils sont au contraire porteurs d’un projet d’ouverture, mis en œuvre depuis trente ans, qui a partout mis en péril la démocratie. Ils ont créé les conditions du populisme en jetant
