Un couple avec un bébé en voiture, attaqué dans la nuit de jeudi à vendredi dans le Val d’Oise par des jeunes cagoulés, a raconté au Parisien ce qui a tout du film d’horreur.
« Quel projet de société envisager avec ces gens-là ? Aucun. La seule consolation a été de voir la récupération de l’extrême-gauche échouer » observait, laconiquement, notre chroniqueur Gabriel Robin, après les premières émeutes urbaines survenues la semaine dernière suite à la mort du jeune Nahel, à Nanterre. « S’attaquer aux plus faibles et pouvoir toujours recommencer », voici la définition que Céline Pina, autre contributrice régulière de Causeur, donnait de la « décivilisation », toujours dans nos colonnes, il y a quelques jours. Le terrible guet-apens survenu sur la D915 près du quartier sensible des Hauts de Marcouville (95), et raconté dans l’édition dominicale du Parisien, ne leur donnera pas tort.
Quand le 17 ne répond pas, American Nightmare pour de vrai…
Un couple de Franciliens – Hortense et Alexandre (noms modifiés par le quotidien) – a en effet vécu une expérience des plus traumatisantes dans la nuit du jeudi 29 juin, lors des premières violentes émeutes qui ont éclaté dans le Val d’Oise. Accompagnés de leur fille de 19 mois, ils rentraient chez eux lorsque leur voiture a été percutée vers 0h45 par un autre véhicule qui tentait apparemment d’éviter une barrière placée sur la route… Ce qui aurait pu être un simple accident de la circulation s’est rapidement transformé en un cauchemar, lorsque le couple s’est retrouvé pris pour cible par un groupe de jeunes situé sur la passerelle au-dessus de la route.
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Juste après l’accident, alors que leur véhicule ne pouvait pas redémarrer, les passagers des deux voitures sont sortis pour vérifier s’il y avait des blessés. C’est à ce moment-là que le groupe de jeunes, posté sur la passerelle au-dessus de la route, a commencé à lancer des projectiles, des mortiers d’artifices et des objets enflammés en direction du couple et de son véhicule. Hortense et Alexandre ont décrit cette situation comme un véritable traquenard, se sentant pris au piège et impuissants face à l’attaque violente dont ils étaient victimes. « C’était un traquenard, ils avaient mis une barrière sur la route pour stopper les voitures. On a hurlé Arrêtez, arrêtez, il y a des enfants ! », raconte l’homme interrogé par le Parisien. « Ils jetaient plein de choses depuis la passerelle, j’ai même vu passer une benne avec des objets en feu », se remémore sa compagne.
Une situation de guerre
Malgré les cris des passagers pour signaler la présence d’un enfant à l’arrière de leur voiture, les agresseurs ont continué à les bombarder de projectiles, ignorant les supplications du couple. La femme de l’autre voiture a réussi à redémarrer et à s’enfuir, alors que la voiture d’Hortense et Alexandre, endommagée lors de l’accident, s’y refuse. Et le 17, surchargé, ne répond pas. Hortense et Alexandre se sont alors retrouvés encerclés par la bande de jeunes, une quinzaine de personnes entourant la voiture. Dans cette situation terrifiante, les agresseurs ont continué leur attaque. Un des jeunes a même tenté de briser la vitre côté passager avec un gros morceau de béton doté d’une pique en fer, causant la rupture de la vitre arrière qui s’est abattue sur le siège où se trouvait le bébé du couple. La tension et l’angoisse étaient alors à leur paroxysme pour Hortense, Alexandre et leur petite fille, laquelle a reçu des éclats de verre. Finalement, l’un des jeunes a aperçu l’enfant à l’arrière et a demandé aux autres de cesser leur agression. Profitant de ce moment de répit, Alexandre a finalement réussi à redémarrer la voiture après plusieurs tentatives et le couple s’est enfui, soulagé d’avoir échappé à cette situation terrifiante.
Vendredi matin, ils ont déposé une plainte pour violences et dégradation volontaires, espérant que les responsables de ces actes puissent être identifiés et punis. Pour Hortense et Alexandre, ces vingt minutes de terreur ont paru durer une éternité. Elles marqueront vraisemblablement profondément leur psyché. Et les appels à la fermeté du garde des Sceaux, les promesses des préfets et du ministre de l’Intérieur quant à l’identification des casseurs ne suffiront pas ; le couple s’est promis de quitter la région parisienne : « Pour notre fille, on ne peut pas rester ici. Je ne me sens pas en sécurité, du jour au lendemain, cela peut être la guerre ».