Vous pensiez que le fin du fin du bling-bling, c’était une Rolex ? Deux chihuahuas ? Un carton pour le carré VIP de jeudi prochain, histoire de serrer la pince à Basile de Koch ? Faux ! La nouvelle tendance, – dépêchez-vous, ça bouge très vite ces petites choses-là -, c’est d’aller pieds nus.
Vous me direz que ça va vous coûter un pont en sparadraps et en mercurochrome et vous aurez raison, mais c’est comme ça ! Vous me direz aussi qu’on discrimine à plein tube et que c’est plus facile de suivre la mode sur les plages atlantiques qu’au fin fond du Vercors. Soit, mais sincèrement, si vous voulez être up to date, qu’est-ce que vous fichez au fin fond du Vercors ?
Donc, la nouvelle tendance s’appelle le barefoot. Et comme toutes les nouvelles tendances, elle ne s’épanouit pas au rayon crémerie de chez Auchan, mais plutôt dans des chemins et auberges spécialement aménagés que vous trouverez facilement au Canada ou en Nouvelle-Zélande. A défaut, rabattez-vous sur l’Allemagne, moins exotique mais plus proche, qui propose, elle aussi des randonnées spéciale va-nu-pieds. Mais, objecterez-vous, moi, dans mon pavillon, au sud de Paris, c’est plein de gravillon sur les trottoirs, et parfois pire, comment je fais pour être trendy ? On pourrait vous rétorquer que quand on veut être in, on n’habite pas en pavillon dans l’Essonne. Avec une maison de campagne dans le Vercors, tant que vous y êtes ? Mais on ne vous le rétorquera pas, parce qu’un ingénieur helvète, Karl Müller, a trouvé la solution. En 1996 ce brave homme lançait sa boîte de groles : MBT. Il a ainsi conçu toute une gamme de chaussures plus improbables les unes que les autres et que nous hésiterions à donner au Secours Catholique.
Point commun entre toutes ces horreurs, du bottillon à la sandale ? Elles reproduisent avec fidélité « l’impression de la marche pieds nus sur le sable kenyan ». Excusez du peu. Lesdites godasses sont construites en forme de V et l’on bascule à chaque pas, il paraît que c’est un progrès. Certains soupireront que le vrai progrès, c’était plutôt les talons aiguille qui vous galbaient un mollet comme personne, chaloupaient la progression de sa propriétaire et donnaient à tout moment l’occasion à Monsieur de tendre un bras viril à Mademoiselle pour éviter qu’elle se plantât les quatre fers en l’air.
Vade retro, retro ! Apprenez que même Paris Hilton est devenue accro aux godasses en V.
Même qu’elle va défiler en grandes pompes !
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