La Pologne a beau recevoir des sommets internationaux pour sauver la planète, elle n’est pas près de renoncer à ses réserves de charbon.
À Katowice, ville réputée pour son ciel noir, la Pologne a accueilli la 24e Conférence des Nations unies sur le climat (COP 24) en décembre dernier. Dans la lignée des accords de Paris sur la COP 21, 200 États ont abouti à un compromis contre le réchauffement climatique.
« Si nous disposons de réserves de charbon pour deux cents ans, pourquoi nous priver ? »
Obtenu dans l’un des pays les plus pollués d’Europe, ce modeste consensus est loin de bouleverser la politique énergétique de la Pologne qui fait la part belle aux intérêts comptables et à la géopolitique. Un parti pris que résume ainsi le président Andrzej Duda : « Si nous disposons de réserves de charbon pour deux cents ans, pourquoi nous priver de la source de notre indépendance énergétique ? » Partant, le charbon alimente 77 % des centrales électriques locales. Grâce à cette ressource bon marché, l’ex-démocratie populaire s’émancipe – un peu – du gaz russe, mais déplore chaque année près de 50 000 décès prématurés directement liés à la pollution de l’air.
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L’hécatombe a assez duré : d’ici 2030, Varsovie s’est engagée à abandonner le tout-charbon au profit d’un mix énergétique combinant énergies renouvelables et exploitation du gaz de schiste. Pas facile dans un pays dont le gouvernement reste très proche des syndicats de mineurs et accro à l’énergie pas chère.
Un drapeau européen incendié
Si la transition écologique s’annonce compliquée, le mouvement social français a fait naître quelques vocations à Katowice. Le 11 décembre, en pleine COP 24, des militants nationalistes ont manifesté revêtus de gilets jaunes devant le Parlement de Silésie afin de défendre l’exploitation du charbon. Quelques jeunes radicaux ont poussé l’esprit de révolte jusqu’à incendier un drapeau européen, tout en enjoignant leurs concitoyens à « lancer des pavés au gouvernement ». Houille !