Lâchés par le président de la République, les policiers sont en colère et beaucoup demandent des ruptures conventionnelles. Or, les polices municipales recrutent à tour de bras. Conséquence, une vague de départs pourrait déstabiliser la police nationale.
Ils entendaient frapper l’opinion, ils ont réussi. Le 14 décembre, un tiers des policiers de l’Isère, soit 132 agents, ont déposé une demande de rupture conventionnelle en préfecture. Il faudra des mois pour que leurs demandes soient examinées, car le ministère joue la montre (voir entretien avec Alexandre Langlois), mais il semble peu probable que leur malaise se dissipe dans l’intervalle, tant la crise est profonde. Le geste des Isérois était une réponse à l’entretien accordé par le chef de l’État à Brut le 4 décembre. Emmanuel Macron s’était longuement appesanti sur la question des violences et des contrôles au faciès. Tous les policiers de France ont compris la manœuvre : il fallait éteindre l’incendie allumé par le passage à tabac du producteur de musique Michel Zecler, le 21 novembre dans le 17e arrondissement,
