On a appris dans la nuit de vendredi à samedi 22 octobre que certains syndicats de policiers – Alliance, Synergie Officiers, l’Unsa et le Syndicat des commissaires de la police nationale (SCPN) s’étaient organisés en intersyndicale et qu’ils appelaient à des rassemblements silencieux, mardi prochain, devant les palais de justice. Selon la plupart des rédactions, décidément sagaces, il s’agirait pour ces syndicats de reprendre la main vis-à-vis d’un mouvement parti de la base – entendre : incontrôlé.
Il n’était sans doute pas nécessaire de faire le CFJ (Centre de formation des journalistes, la grande école de la profession) pour arriver à telle conclusion, tant le mouvement qui va de l’explosion basiste à sa récupération-mise en ordre par les syndicats dûment estampillés est devenu un classique de nos conflits sociaux. Ce « débordement » récurrent des syndicats par les salariés n’est qu’un signe parmi d’autres du divorce entre peuple et élites, réalité et institutions, vécu quotidien et discours officiels. On notera au passage que ce sont les médias qui produisent le plus ce décalage – entre le monde tel qu’il est et celui qu’ils imaginent – qui s’émeuvent avec le plus de lyrisme de ces violents court-circuits sociaux. Comme s’ils n’y étaient pas pour quelque chose ! A-t-on entendu Le Monde, Les Inrocks et France inter s’émouvoir de la violence anti-policière avant que les flics ne se décident à manifester ?
Lisez la suite de cet article sur le blog d’Olivier Prévôt.
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