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Deux policiers suspendus pour propos racistes, deux autres attaqués

Lundi noir pour la police dans les Hauts-de-Seine!


Deux policiers suspendus pour propos racistes, deux autres attaqués
Des policiers examinent la scène où deux de leurs collègues en moto ont été percutés volontairement par un automobiliste, à Colombes, le 27 avril Photo: FRANCK FIFE / AFP

Deux policiers d’Asnières ont été suspendus. Une vidéo avait indigné: elle les montrait plaisantant et tenant des propos racistes (« un bicot, ça sait pas nager »). Pendant ce temps, on ne s’indigne pas autant des attaques visant les policiers voulant faire respecter le confinement ou de la voiture folle de Colombes qui en a blessé deux autres hier.


Il faut se féliciter de vivre dans un pays où la vidéo de policiers faisant des blagues racistes sur l’homme qu’ils viennent d’arrêter fait la une des médias, suscite l’indignation générale, y compris celle du ministre, et aboutit en moins de 24 heures à la suspension des deux policiers concernés sur demande du préfet lui-même. Ceci alors qu’aucune allégation de violences physiques n’a été portée et que l’intéressé, immigré clandestin de 27 ans suspecté d’avoir pris part à un vol de chantier est recherché depuis 2019 pour divers délits.

Dans son pays, l’Égypte, il aurait pu subir de bien plus graves abus policiers sans que cela fasse une ligne.

Deux policiers attaqués à Colombes

Qu’est-ce que ça prouve, demandera-t-on ? Eh bien que la loi protège aussi le délinquant. Et que la police ne protège pas les siens quand ils commettent des fautes. Les deux policiers concernés ayant reconnu être les auteurs des propos, même les syndicats les ont lâchés.

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On aimerait que les violences anti-police suscitent la même réprobation. Celles-ci sont en effet incessantes et elles sont loin de se borner à des insultes. Au moment même où les policiers amateurs de blagues racistes étaient suspendus, un automobiliste fonçait volontairement sur deux motards de la police à Colombes, blessant grièvement l’un d’eux. L’individu aurait commis son acte après avoir visionné une vidéo sur la Palestine, le rapport est évident. On nous expliquera sous peu qu’il avait l’âme trop sensible ou qu’il était dingue. En effet, il se trouve toujours de bons esprits pour nous expliquer que ceux qui cassent, brûlent et parfois tuent du flic sont des victimes de la société, de la pauvreté et du racisme. 

Le Bondy Blog en grande forme

À cet égard, la tribune publiée par le Bondy Blog et titrée « La colère des quartiers populaires est légitime » mérite la palme de la bêtise excusiste. Les raisons de cette colère, selon le site, c’est qu’à Villeneuve-la-Garenne, un « homme a failli perdre sa jambe après une violente tentative d’interpellation policière ». Rappelons les faits : un voyou condamné 14 fois roule à vive allure en moto, refuse de s’arrêter à un contrôle, tente de doubler par la gauche une voiture de police à l’arrêt et se heurte à sa portière droite que le policier ouvrait pour sortir – il semble qu’il n’ait même pas fait exprès pour arrêter le malfrat. Cet accident entraîne un déchainement de violences anti-policière, à Villeneuve et dans les villes voisines. Mais le Bondy Blog refuse de renvoyer dos-à-dos « les révoltes des populations et les violences graves et inacceptables exercées par la police». Continuez les gars ! Brûlez des poubelles, cognez sur les flics, c’est pour la justice et la dignité. 

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Il est vrai que ce texte indigent et indigne exprime une position très minoritaire. L’ennui, c’est que ses signataires ne sont pas seulement les habitués : organisations extrême-gauchistes, réseaux indigénistes et islamo-gauchistes façon CCIF, à qui la détestation de la France et de l’Occident sert de théorie. On y trouve aussi la CGT, SUD Education, SUD Rail et Sud PTT. Que des syndicats appelés à jouer un rôle majeur dans la phase de redémarrage de l’économie s’étranglent quand on prononce le mot travail, ça peut inquiéter. Mais quand ces mêmes syndicats défendent le droit à l’émeute contre les forces de l’ordre, que ce soit par opportunisme ou par conviction, ça met pour le coup très en colère. Et ça donne presque envie de rester confiné.



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Fondatrice et directrice de la rédaction de Causeur. Journaliste, elle est chroniqueuse sur CNews, Sud Radio... Auparavant, Elisabeth Lévy a notamment collaboré à Marianne, au Figaro Magazine, à France Culture et aux émissions de télévision de Franz-Olivier Giesbert (France 2). Elle est l’auteur de plusieurs essais, dont le dernier "Les rien-pensants" (Cerf), est sorti en 2017.

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