Inscrite à Pôle emploi depuis quelques mois, je me suis renseignée sur les formations que propose l’institution. Au milieu d’un vaste choix qui ferait rougir d’envie la plupart des salariés pourtant bien casés, on trouve cette convention AFPR, d’aide au retour à l’emploi. Une formule qui permet au candidat d’« enrichir ses compétences dans une entreprise » tout en percevant les Assedic ; à l’employeur, de bénéficier d’un stagiaire gratuit en échange d’une promesse d’embauche en CDD à la sortie. Le tout grassement subventionné par l’Etat. Chacun en sort gagnant, François Hollande le premier, bon, le contribuable un peu moins.
Dotée de ces nouveaux arguments, j’ai trouvé employeur à mon goût, et lui avait bien envie d’y goûter. C’est le moment où dans les films, on s’embrasse. Sauf que mon conseiller Pôle emploi n’a pas apprécié que je lui fasse des infidélités. Insistant très très lourdement, il réclame à l’entreprise une promesse d’embauche en CDI, tout simplement. Comme si ça ne suffisait pas à effrayer un honnête PDG – parle-t-on mariage au premier rendez-vous ? – il ajoute que je pourrais traîner la société aux prud’hommes, si l’embauche n’avait pas lieu.
On aurait dit un syndicaliste CGT acharné, qui à force de trop en demander, fait capoter le maintien des salariés dans une entreprise en difficulté. Merci Monsieur le conseiller de Pôle emploi, mais je n’avais pas besoin de toi. J’assume les risques du métier et surtout, je voulais travailler.
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