L’été est la saison des voyages, réels ou imaginaires
On vous propose une petite anthologie estivale grâce à des poètes d’hier et d’aujourd’hui, connus ou moins connus mais qui incitent tous à la rêverie. Cette semaine, Eric Poindron.
Metz-aux-Lointains
Humeurs d’automne et horaire d’oiseaux
Écoute les derniers chants avant l’envol
Tandis que la nuit tombe ou s’effiloche
loin des montres folles
Pas à petits pas
Bribes de nuit & de concert
D’automne à tâtons à célébrer l’hiver
Confondre le jour et le violoncelle
La nuit et la prière.
Confondre souvent et en conscience
sans se cacher derrière les nuages
Notre désir de prière
fantasque & funambule
est impossible à assouvir
Il faut toujours se méfier des voyages que l’on s’invente
Ils peuvent nous laisser sur notre faim quand pour de vrai
nous mettons les pieds dans le plat
Prière de merle d’aurore et de bienveillance
Le pardon c’est montrer à l’autre que l’on possède encore un peu d’imagination
Eric Poindron, Le fou et la licorne (Germes de Barbarie, 2020)
Poète, éditeur, érudit fantasque, Eric Poindron est l’auteur de nombreux ouvrages dont les derniers sont Breughel, des secrets dans la neige (Invenit, 2020) et Le voyageur inachevé (Le Castor Astral). Il a reçu en 2019 le prix Nerval et le Prix Roland Topor.
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