Dans le sillon de la « PMA pour toutes » votée cet été, un salon polémique se tient les 5 et 6 septembre prochains, à Paris.
Un grand marché de l’enfant appelé « Désir d’enfant » se tiendra à l’espace Champerret, les 5 et 6 septembre, pour une promotion ouverte de l’exploitation reproductive du corps des femmes. Venez nombreux. L’homme, matériau, est devenu une marchandise. Sa production une prestation. Comment en est-on arrivé là ?
Il était une fois une loi. C’était en 1994. L’acronyme PMA étant, à dessein, très vague, cette loi permettait à des femmes hétérosexuelles, au sein de leur couple, de bénéficier, le cas échéant, d’un tiers donneur anonyme. Sauf qu’on n’avait pas prévu que cette loi pourrait être étendue aux lesbiennes et aux femmes seules. À présent, on est au pied du mur, haut à franchir. Car cette loi de « PMA pour toutes » suppose une réforme de la filiation, de l’accès aux origines ainsi qu’aux données génétiques. Le « secret des familles » va voler en éclats, avec la levée de l’anonymat du donneur, grâce aux tests génétiques sur internet. Bien évidemment, on s’achemine vers le couple à trois : le trouple.
Un texte majeur voté par seulement 60 parlementaires
Que faut-il faire ? La vérité, d’abord, en nommant les choses et non pas en les taisant, sous prétexte qu’elles touchent à l’intime. L’intime quand la conséquence est la fabrication d’orphelins de père ! L’intime quand la Sécurité Sociale s’apprête à rembourser à 100% le tiers donneur ! – l’Association Juristes pour l’Enfance propose, intelligemment, un ticket modérateur pour toutes. L’intime, quand on appelle « don » la masturbation d’un inconnu dans un laboratoire dont il faut être bien naïf pour croire qu’il est gratuit ! Dans une émission, à France 5, Marina Carrère d’Encausse n’est pas arrivée à faire dire à un « donneur » des années 70, face aux époux Kermalvezen, qu’il avait été altruiste !
Le texte de la loi bioéthique a été adopté en deuxième lecture par 60 voix contre 37 et 4 abstentions, avec applaudissements de la majorité. Le texte doit repasser au Sénat, sans doute pas avant janvier 2021, avant une séance parlementaire entre les deux Chambres, afin de trouver un compromis. Dans un tweet de fin juillet, le président Macron avait enfin donné sa réponse à la question qu’on lui posait sur la PMA — la loi faisait-elle partie du programme présidentiel ou pas ?—, en saluant « l’engagement des parlementaires, des membres du gouvernement et du CCNE[tooltips content= »Comité consultatif national d’éthique NDRL »]*[/tooltips] » qui, selon lui, avait permis l’adoption « d’un texte d’équilibre dans un débat apaisé. » Question qui n’est pas de QPC[tooltips content= »Question prioritaire de constitutionnalité »]*[/tooltips]… mais quand même : le tweet de Macron n’est-il pas une ingérence de l’exécutif dans le législatif ? Autre question : une loi, d’une telle gravité, votée avec 60 voix sur 500, ne pose-t-il pas une sérieuse question de validité législative ?
Porte de Champerret, la ligne rouge est franchie
Le premier ministre Jean Castex a dit que la GPA était une ligne rouge à ne pas franchir. Le Garde des Sceaux a été informé, dès le 2 juillet, de la tenue du Salon de l’espace Champerret. Le 31 juillet, dans l’hémicycle, le député Patrick Hetzel a demandé au Garde des Sceaux ce qu’il avait l’intention de faire. Le 25 août, l’Association Juristes pour l’Enfance a adressé une lettre ouverte à Monsieur Dupond-Moretti lui demandant quelles dispositions il avait envisagées pour empêcher la promotion de l’exploitation reproductive du corps des femmes. Un référé vient d’être déposé par la même association. À présent, il ne s’agit plus de faire des bulles de savon dans l’hémicycle. Il faut faire éclater la vérité sans masque aucun. La légalisation de la PMA pour toutes est la marche du transhumanisme. Et la PMA mène inévitablement à la GPA.
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