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Plasturgie française: quand la France assassine sa souveraineté

Une tribune libre de Joseph Tayefeh


Plasturgie française: quand la France assassine sa souveraineté
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Joseph Tayefeh, Secrétaire général du Syndicat de la plasturgie et des composites Plastalliance, s’inquiète des recentes mesures gouvernementales annoncées contre le plastique, et envie les agriculteurs.


Alors que le secteur agricole, pris jusqu’à présent en étau par les différentes mesures franco-françaises de surtranspositions, voit, peut-être, le bout du tunnel réglementaire au prix d’une mobilisation sans précédent, voici que le gouvernement s’est trouvé un nouveau secteur à abattre, celui de la plasturgie.

En cela, ce secteur fort de 3000 entreprises et près de 120 000 salariés sur le territoire national partage avec l’Europe un grand point en commun : celui d’être désigné comme bouc émissaire idéal pour tenter de faire oublier certaines mauvaises décisions bien nationales où l’injonction contradictoire est devenue le fil directeur politique.

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Dans son discours de politique générale, le Premier ministre Gabriel Attal déclarait avec grande justesse que « certains voudraient une écologie de la brutalité, pour eux l’écologie doit être punitive, douloureuse, passer par la désignation de boucs émissaires et par la décroissance. La décroissance, je vous le dis, c’est la fin de notre modèle social, c’est la pauvreté de masse, jamais je ne l’accepterai », pour annoncer dans le même discours une future initiative « contre la pollution plastique pour les 50 sites qui mettent le plus d’emballages plastiques sur le marché ». La pollution dans les océans par des déchets plastiques mal ou pas gérés, la France en est responsable à hauteur de 0,02% quand l’Asie de l’Est l’est à près de 81% (avec un pays comme les Philippines qui représente 36% à elle seule de cette pollution). Cette annonce de Gabriel Attal ne pouvait que susciter l’émoi auprès de ces 50 grandes entreprises, souvent des groupes ou des Entreprises de taille intermédiaire (ETI) présents parfois à l’international et notamment dans d’autres pays de l’Union européenne. Union qui n’a jamais considéré l’industrie plastique présente sur son sol (50 000 entreprises, un million cinq cent mille salariés) comme un ennemi. Union qui n’a jamais prévu dans aucun texte la fin des emballages plastiques à usage unique en 2040 comme le souhaite la France depuis la fameuse loi « AGEC » de 2020.

Contenter les agriculteurs ne pouvait que quelque peu mécontenter les apôtres de la décroissance. Leur offrir sur un plateau l’une des têtes de l’industrie française de la plasturgie (3e Européenne en taille) est le moyen tout trouvé pour calmer les déçus verts de rage des mesures prises au profit de l’agriculture française. Dès le lendemain du discours du Premier ministre, le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, triplait la mise en matière d’attaque contre des secteurs industriels stratégiques. Le ministre souhaite ainsi « travailler avec les 50 industriels les plus dépendants des matières plastiques » dans une démarche en vue notamment « dune réduction des usages » dans les secteurs « de lemballage mais également du secteur du bâtiment, de lautomobile… ». En visant les trois premiers secteurs de la plasturgie, soit 70% de la production industrielle en la matière, le ministre ne réduira pas la pollution plastique. Il réussira en revanche à coup sûr à nettoyer la France de son industrie. C’est une réduction de notre souveraineté, de nos emplois, de notre tissu industriel et l’augmentation de notre déficit commercial qui attendra la France si les vœux ministériels deviennent réalité. C’est une mise en dépendance de la France aux matières plastiques importées car les usages que le ministre souhaite interdire seront autorisés en Europe.

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C’est une perspective inflationniste car le plastique est le matériau bon marché par excellence comparé à ses substituts et ce, sans compter les effets collatéraux comme l’augmentation du poids des véhicules privés de plastique, augmentation qui fera au moins la joie des finances publiques avec le malus au poids en vigueur. La méthode française, c’est nettoyer 0,02% de sa maison et faire croire que toute la maison est devenue propre. C’est faire supporter aux industriels français les errements de contrées où la poubelle de tri, c’est la rue ! C’est en définitive vouloir sacrifier un secteur industriel au prix d’une efficacité écologique nulle mais d’une augmentation des prix qui ne le sera pas.

« Plastique bashing : L’intox ? » Le Cherche Midi, 288 pages.

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Secrétaire général du Syndicat de la plasturgie et des composites Plastalliance.

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