Une tribune libre de Jean-Frédéric Poisson, candidat à la présidentielle, président de VIA – la voie du peuple (Ex- Parti Chrétien Démocrate).
L’électricité française est l’une des moins carbonée du monde, majoritairement grâce à la part importante de sa production d’origine nucléaire (72% en 2018). Elle participe d’ailleurs à la lutte contre le changement climatique, avec une technologie maitrisée qui fait notre fierté, et en produisant une énergie économique de manière sûre et continue. Électricité de France est un des fleurons de notre industrie, et un acteur indispensable à notre équilibre énergétique.
Or cette entreprise est aujourd’hui la cible d’une attaque menaçant notre indépendance énergétique. Le gouvernement de M. Macron et sa majorité soutiennent le plan dit « Hercule », qui a pour but d’organiser la vente d’EDF par départements, ainsi que le démantèlement de la filière nucléaire.
Ce plan « Hercule » est une opération de sabotage, pour ne pas dire un véritable attentat contre le bien commun de notre pays et de notre peuple
L’objectif du gouvernement, conjointement avec la Commission de Bruxelles, consiste à organiser la scission d’EDF entre la production d’une part, et la commercialisation de l’électricité d’autre part. Ceci reviendrait à privatiser les gains et à nationaliser les pertes sur l’autel de la concurrence européenne. Ou encore de faire supporter à la dépense publique les coûts des investissements, abandonnant leurs fruits aux opérateurs privés, sans aucune garantie réelle ni d’un meilleur service, ni de coûts de fourniture meilleur marché. Le contraire est même à craindre, dans la mesure où jamais la libéralisation d’un marché n’a conduit à une baisse des tarifs…
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Hier Alstom, Alcatel, Technip, et tant d’autres entreprises françaises vendues par appartements à leurs concurrents internationaux, jamais pour la satisfaction de nos intérêts nationaux, et toujours avec la complicité du pouvoir. Aujourd’hui l’EDF : le pouvoir exécutif français continue à démanteler notre industrie, par soumission au dogme bruxellois et faute du courage suffisant pour résister.
Ce plan « Hercule » est une opération de sabotage, pour ne pas dire un véritable attentat contre le bien commun de notre pays et de notre peuple. Léguée par les générations précédentes, issue du génie français, EDF est une entreprise performante. Elle emploie de nombreux travailleurs très qualifiés et verse régulièrement des dividendes substantiels à l’État. Elle a par ailleurs montré une très haute capacité de solidarité au lendemain des tempêtes ou des inondations qui ont frappé nos concitoyens. Elle a pour toutes ces raisons un rôle central à jouer dans la politique énergétique tout autant que dans la relance de l’économie en France.
Évidemment EDF a besoin de réformes. Son statut d’entreprise publique ne la place pas à l’abri des conséquences de la globalisation. Mais la « réforme » proposée ici consiste à faire entrer la globalisation au cœur de l’entreprise plutôt que de la protéger, et par là même nous protéger tous.
Dès aujourd’hui, je veux dénoncer cet invraisemblable plan Hercule, qui met gravement à mal le peu qui nous reste de notre indépendance énergétique.
Le maintien de l’ensemble de la production électrique sous la même autorité doit être garanti, conformément au cœur de métier de l’entreprise, dont des politiciens mal avisés et des prédateurs soucieux de s’engraisser ont désormais trop profité. En même temps que le renforcement de la part d’énergie nucléaire dans notre production, le recours aux énergies renouvelables doit être encouragé, la recherche et leur développement renforcés – le solaire semblant plus prometteur que l’éolien, rejeté à juste titre par la population. Mais le peuple français doit exiger sur ce point une condition : que ces énergies dites renouvelables ne soient pas aussi nocives pour l’environnement – le nôtre comme celui d’autres régions du monde – que le sont les énergies traditionnelles. Il est clair que contrairement à ce que chantent les mantras écologistes ces temps-ci, nous en sommes très loin…
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Voilà ce que devrait être simplement la politique de la France. Nous ne devons pas accepter de laisser démanteler par Bruxelles et aux ordres de Berlin le fleuron national de notre industrie énergétique. C’est en raison de ces renoncements permanents, de l’embourbement de notre pays, de ces soumissions à l’hégémonie de l’Union Européenne que je m’engage dans la bataille présidentielle. Comme beaucoup de Français, je refuse ce qui n’est plus un laisser-faire paresseux, une négligence destructrice pour notre peuple et notre pays, mais bel et bien une volonté.
La politique de l’Énergie que je veux mettre en œuvre consiste donc à défendre les fleurons de notre industrie et à consolider une approche économique innovante. Le « nouveau monde » d’Emmanuel Macron est totalement passé à côté de cette réalité qu’il n’a ni vue ni anticipée, et que l’écologie politique contraignante est incapable de gérer.
Nous sommes face à l’impérieuse nécessité de conserver et protéger notre souveraineté énergétique mise en danger par le plan Hercule. Nous devons consolider notre outil industriel nucléaire, continuer à développer notre savoir-faire, exporter notre technologie. Nous devons nous opposer au démantèlement d’EDF prévu par ce plan Hercule qui fera disjoncter l’intégralité de notre filière électrique, et la stratégie d’indépendance énergétique de la France.
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