La médiocre provocation d’un subalterne agent mainstream du commerce de l’art, récemment sortie du formol sinon de la pisse, a été l’objet d’un acte de vandalisme. On évoque la responsabilité de catholiques intégristes, sans doute négationnistes, peut-être nazis, assurément sourds aux nuances de la beauté postmoderne… Celui qui joue à touche-pipi avec un crucifix, se dit consterné, inquiet même, et trouve mille échos indignés chez les gens qui font l’opinion.
Bref, l’ordre moral menace notre pays. Alors, comment réparer l’offense faite à Serrano ? Quel Canossa imaginer ? Peut-être un urinoir, rappelant le ready made de Marcel Duchamp, dont la cuvette présenterait, en incrustation dans sa faïence, un portrait de l’artiste : en le compissant, nous verserions ainsi notre obole.
Ce serait, en quelque sorte, une fontaine de repentance…
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