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Piscines, jets privés, SUV : la chasse aux « riches » est lancée

L'hypocrisie et l'écologisme : une longue histoire d'amour


Piscines, jets privés, SUV : la chasse aux « riches » est lancée
Bernard Arnault et Emmanuel Macron à Paris, juin 2017. SIPA. 00811228_000008

La députée écologiste Sandrine Rousseau a qualifié la balade d’Emmanuel Macron en jet-ski de « criminelle ».


La tendance est à la délation. Épier son voisin serait même devenu une forme d’art sous nos latitudes. Depuis le printemps dernier, des internautes français inspirés par leurs homologues étasuniens consacrent l’essentiel de leur temps libre à traquer les déplacements des avions privés de nos milliardaires nationaux. Tout a commencé avec le compte « l’avion de Bernard » qui a été suivi lors d’un vol Paris-Tokyo à l’aide des transpondeurs ADS-B, système équipant les avions qui permet à tout un chacun d’observer les vols.

Qu’un chef d’entreprise employant plus de 170.000 personnes se déplace à travers le monde serait donc choquant. Un compte Twitter intitulé I Fly Bernard a même été créé pour diffuser les trajets des grands patrons français et les dépeindre en « criminels climatiques ».  Ce militant revendique dans sa biographie utiliser comme sources OXFAM et Greenpeace, ONG aux biais idéologiques et politiques manifestes qui nous ont en partie conduits à la crise énergétique que nous subissons aujourd’hui, du fait de leur opposition bornée au nucléaire.

Comme il fallait s’y attendre, l’extrême-gauche s’est engouffrée dans la brèche – à tel point qu’on serait en droit de se demander si elle n’est pas à l’origine de cette opération de diffamation. Au cœur du mois d’août, L’Humanité désignait à sa une les milliardaires comme autant de « criminels climatiques » à placer aux arrêts ou à jeter de force dans des « bus Macron ». Un numéro qu’ont complaisamment relayé les députés de la NUPES, à commencer par l’inénarrable Thomas Portes. Les a-t-on entendus, ces bolchéviques contemporains, s’indigner de la tournée sud-américaine du Bolivar d’opérette, Jean-Luc Mélenchon ?

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Parti deux mois en 2019 sur le continent sud-américain, le Bolivar d’opérette a récidivé en se rendant cet été en Colombie, au Honduras ou encore au Mexique. Sans s’attarder sur le saccage causé par les idées révolutionnaires et marxistes en Amérique du Sud, notamment au Venezuela de Chavez et Maduro où il est impossible de faire ses courses alimentaires sans s’équiper d’une brouette de billets, l’hypocrisie de l’extrême-gauche laisse une fois de plus pantois. Dénonçant toute honte bue les « criminels climatiques », en commençant par les cibles bien commodes des « milliardaires », ces gens qui ont cautionné les pires atrocités et continuent de soutenir plus ou moins directement des régimes hostiles à notre pays, semblent ne pas s’appliquer les règles qu’ils entendent imposer aux autres.

Le respect de la vie privée et du droit de propriété est dû à tous. Aux plus privilégiés comme aux plus infortunés d’entre nous. La déclaration des droits de l’homme et du citoyen le garantit dans ses articles 2 et 17. Pour la NUPES comme pour OXFAM, la lutte des classes est malheureusement l’horizon indépassable d’une utopie qui s’est toujours transformée en cauchemar là où elle a été appliquée. Après les plus privilégiés, les Français de toutes sortes seront visés. Cinq jacuzzis privés de la station vosgienne de Gérardmer ont ainsi été retrouvés éventrés, les saboteurs ayant laissé derrière eux des mots inquiétants déstinés à leurs victimes : « L’eau c’est fait pour boire ». Des actes qui rappellent notamment les dégradations de voitures berlines et SUV dans Paris.

Personne ne niera que la crise climatique demande des efforts collectifs – la France en fait plus que la très grande majorité des pays du monde -, mais ces méthodes sont aussi contre-productives que dangereuses. La complaisance avec laquelle sont traitées ces actions de sabotage, de violation de la vie privée, de diffamation et de dénonciation, devrait très sérieusement nous inquiéter. Ils ont commencé par traquer les avions de grands patrons, qui, rappelons-le tout de même, payent leur essence et leurs déplacements quand monsieur Mélenchon vit des deniers publics depuis des décennies ; ils finiront demain par cartographier toutes les piscines privées pour les dégrader, voire en obtiendront l’interdiction.

C’est un totalitarisme qui se met en place, grâce à la bienveillance d’une partie de la classe politique la plus démagogique et la passivité des autres, trop effrayés à l’idée d’affronter les totems et les tabous d’une époque devenue folle. Dans un tel contexte international, la France a pourtant besoin de tout sauf d’un affrontement social. Que la NUPES s’occupe plutôt des criminels bien réels qui empoisonnent la vie des Français et des islamistes multipropriétaires tel monsieur Iquioussen, cause de l’été qui jouit pourtant d’un patrimoine immobilier composé de plusieurs dizaines de lots ne répondant pas aux normes d’ordre public de salubrité… sans que cela n’offusque qui que ce soit.



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Gabriel Robin est journaliste rédacteur en chef des pages société de L'Incorrect et essayiste ("Le Non Du Peuple", éditions du Cerf 2019). Il a été collaborateur politique

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