Les habitants de la cité de la Grande Borne à Grigny (91) sont envahis pas les pigeons. Ces derniers ont élu domicile dans les façades des immeubles, dont les ardoises cassées offrent un nid idéal. Le Parisien nous apprend que le bailleur a débloqué 50000 euros pour « traiter spécifiquement le problème des pigeons ». Le « spécifiquement » laissant peu de doute sur l’issue fatale qui attend ces pacifiques volatiles. De quoi se retourner d’ire dans sa tombe le sculpteur François-Xavier Lalanne, à qui l’on doit les deux pigeons de 4,50 mètres qui trônent place de la Treille en plein cœur de la cité, dont ils sont un peu l’emblème. Cité dont le taux de chômage avoisine les 20%, quand le moindre petit « chat polymorphe » de Lalanne est estimé 800000 euros.
Rappelons pour mémoire que F.X. Lalanne et sa femme Claude ont notamment réalisé de nombreux objets d’art pour le domicile d’Yves-Saint-Laurent et Pierre Bergé, oeuvres particulièrement prisées lors de la grande « vente Bergé » de 2009. Comme une vengeance anticipée, et ironiquement cruelle, en mémoire des vrais pigeons de La Grande Borne.
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